Rares sont les fois où je prends le temps de critiquer négativement un album. Encore moins lorsqu’il s’agit d’un groupe ou d’un artiste que j’apprécie en temps normal. Pourtant, la découverte de Looking for Stars, le dernier album d’Hooverphonic m’a fait un tel effet qu’il m’a fallu coucher par écrit ce que je ressentais.

Trip-hop

Hooverphonic, c’est l’excellentissime groupe de trip-hop belge créé en 1995 et dont les piliers sont Alex Callier et Raymond Geerts. Des compos planantes, alternant ou mélangeant habilement nappes de synthé, cordes et vrais instrus ; flirtant avec l’électro, des beats parfois très hip-hop et puis un tantinet de pop. Plusieurs chanteuses se sont succédées avec toujours beaucoup de brio et à chaque fois une voix particulière, nécessaire pour apporter ce petit plus vital à l’atmosphère unique d’Hooverphonic.

Déception ?

Déjà, le précédent album, In Wonderland commettait, à mon sens, une grosse faute, puisqu’il alternait différents interprètes, enlevant par là-même une partie de l’âme du groupe. Le tout associé à des morceaux très (trop) pop, et sans saveur… J’en parlais en détail il y a 3 ans.

Pour ce nouvel opus, cette erreur est rectifié, avec l’arrivée d’une nouvelle chanteuse, Luka Cruysberghs, fraîchement promue de l’émission The Voice of Flanders 2017. De quoi lever un sourcil interrogateur, le groupe n’étant pas habitué à se diriger vers le mainstream. Cependant, après écoute de la voix de Luka, quoique clairement pas ma préférée, là n’est clairement pas le problème du disque.

Toi aussi tu ressens un certain malaise pour Luka ?

Ceci n’est pas une pomme

Le vrai souci c’est, qu’après avoir écouté l’intégralité de l’album deux fois de suite, je me suis retrouvé assez idiot. Était-ce vraiment de l’Hooverphonic ? Si quelques timides relents persistent, difficile de trouver une quelconque originalité à cette succession de morceaux ultra pop. Qui plus est, il s’agit ici d’une pop désuette, plus proche de celle d’High School Musical que des canons actuels.

Si un ou deux morceaux survolent légèrement, aucun n’a la force suffisante pour rehausser un album vraiment médiocre et, pire, sans intérêt. Looking for Stars cherche une étoile, effectivement. Pas tant une nouvelle chanteuse, Luka fait le job, mais bien une véritable illumination pour les compositeurs d’un groupe devenant réellement moribond. 

Allez, c’est bon, lookez les étoiles, le soleil couchant, ce que vous voulez, mais revenez avec un nouvel album, bien. SVP.

Ne boudons pas notre plaisir, et quittons-nous avec un clip d’un groupe non pas belge, mais français cette fois. Un groupe qui fait de l’Hooverphonic mieux que l’original. Comme quoi. Ça s’appelle Le Superhomard, et je vous en parlerai très bientôt.