Papillon – Moyo

C’est beau un papillon… léger, poétique. On le regarde s’envoler avec aisance et se poser sur une fleur sans la faire bouger. Alors, quand un artiste prend un tel nom, on s’imagine que l’on va retrouver cette légèreté et cette poésie dans son œuvre. On se dit naïvement que sa musique va faire s’envoler nos esprits, passer de morceau en morceau comme si nous butinions de fleur en fleur.

Alors on lance la lecture de Moyo, le premier album de « Papillon » et on observe sa musique s’envoler dans un éblouissant rayon de lumière.

Un artiste discret

Difficile d’avoir beaucoup d’informations sur Papillon, car l’artiste n’est pas ultra connu. On apprend que son pseudonyme est effectivement lié à l’animal, en langue française, et que le mot désigne, si je ne me trompe pas, un musicien au Kenya. Il s’agit surtout d’une belle métaphore expliquant le parcours complexe de Martin Murimi, de son vrai nom, qui a vécu dans les rues une grande partie de sa jeunesse, dans des conditions très difficiles. « Tout comme un papillon, ma vie a évolué : d’un être méprisé, appelée « chokora » (enfant des rues) à quelqu’un d’important dans la société ».

Avant de commencer sa carrière solo, Papillon a fait parti des JuaKali Drummers, un groupe dédié notamment à l’aide aux enfants en situations difficiles, à travers l’apprentissage de la musique. Ce premier groupe lui a permis de jouer à travers le monde et de se faire la main sur différents instruments, notamment des percussions. Il a été également, pendant un certain temps, sous la tutelle de Ayub Ogada, un immense artiste kényan, connu pour être un des plus grands joueurs de nyatiti, une sorte de lyre.

Home Made

Avec ces extraordinaires bagages, Papillon commence alors à développer ses propres instruments. Il crée ainsi une version customisée de lyre à 8 cordes en la fusionnant avec deux pianos à doigts (des kalimbas) ce qui lui permet de jouer de deux instruments différents en même temps.

En écoutant son premier album, Moyo, on est d’abord frappé par le côté presque new age, très planant, des chansons. C’est surtout en live que l’on se rend compte de l’importance des créations instrumentales de l’artiste. Pour autant, ne crachons pas sur cet excellent album, porté par des sonorités magnifiques, doux mélange de musique ambient et de percussions. La voix de Papillon, douce et assez haut perché, accompagne joliment le tout. Je lui trouve même parfois des sonorités à la Laurent Voulzy. Etrange non ?

 

Et maintenant ?

Après l’écoute, à maintes et maintes reprises de l’album, puis la découverte de ses prestations live, plus punchy et rythmiques, il me tarde désormais de découvrir l’artiste « en vrai ». Tu le sais, petit lecteur, je ne suis pas vraiment friand des concerts, leur préférant une écoute tranquille chez moi, et il faut vraiment qu’un artiste me plaise et attise ma curiosité pour que j’ai envie de le voir en live.

Il faut dire que le Papillon est bien entouré : plusieurs musicos l’accompagnent: un batteur indien de tabla, un flûtiste, un pianiste et un guitariste, l’ensemble fluctuant en fonction des représentations. Une approche très traditionnelle de la musique, pour souligner notamment “le fort contraste entre notre histoire tribale et notre présent, urbanisé et occidentalisé”. Pour autant, la musique de Papillon est résolument contemporaine, originale, et réussit le mélange de l’ancien et du nouveau. (Non, je ne dirai pas qu’il s’agit d’un album entre tradition et modernité, TU NE ME FERAS PAS DIRE CA JOSIANNE)

Voilà les amis ! Vous avez donc compris qu’il s’agit là d’un véritable coup de cœur. En attendant de le découvrir en live, peut-être un jour, je vous laisse avec un maximum d’information sur lui, histoire que vous le découvriez vous aussi. Maintenant que le papillon est sorti de sa chrysalide, observons son envol !

 

Pour écouter son premier album sur Spotify

Vidéo de présentation/interview

Histoire de son parcours

Article intéressant sur sa vision de l’industrialisation de son pays

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