Salut, ça va ?
Non ?
Pourquoi ?
Ah oui, l’actu. Et puis, j’avais dit que je ferai plein de billets de blog, et en fait, je continue à être la même limace humaine et à alimenter cette page interweb une fois par mois. J’ai honte. En même temps, j’ai deux enfants et un travail à plein temps, oké ? Et je me sers d’eux comme excuse pour pas écrire des trucs inutiles… J’ai encore plus honte.
Bon, alors comme on a pas trop le moral entre la pandémie infinie, la troisième guerre mondiale et la chatte à Mireille, je te propose un TOP 5, d’anecdotes agréables, qui donnent foi en la bonté humaine, qui me sont arrivées, pour de vrai, in REAL LIFE® dans la vie de tous les jours. Et même, plus précisément, dans les transports en commun. Car comme tu le sais Bénédicte, je les prends régulièrement, les transports.
NUMERO 5 : Les aprioris masqués
On commence notre série avec une histoire qui débute avec une tension dramatique inacceptable pour l’homme d’équilibre que je suis. En plein dans le pic de cette dictature sanitaire pandémie mondiale, nous prenons le Réseau Express Régional, dans notre petite bourgade de la région parisienne, mes deux enfants, ma partenaire de PACS et moi-même. Un homme, visiblement un peu aviné, peut-être un poil sans domicile, bref, légèrement louche, est juste à côté de nous, et n’a pas de masque. Ma compagne est sur les nerfs, car encore plus tatillonne que moi sur le COVID et veut changer de wagon, car elle sait que je n’ai pas les qualités physiques pour oser demander à l’homme, patibulaire, mais presque, de couvrir son visage.
QUE NENI. Plus par fatigue de changer de wagon que par plaisir de la diplomatie, je lui demande s’il pourrait, s’il te plait, mettre un masque, avec un grand sourire, masqué. Il répond, avec un léger accent « oui bien sûr, excusez-moi ».
Et bien tu vois Denise, souvent, on a des apriori, mais on devrait aussi avoir un peu de confiance en l’être humain. Tout les gens pas masqués dans les transports ne sont pas forcément des anti-masques ou des rebelles des bacs à sables. Peut-être juste des gens un peu paumés, comme nous tous en ce moment. Et bien je suis heureux d’avoir eu le courage d’aller lui parler, parce qu’il était quand même mastoc, et puis, surtout, d’avoir vu qu’il n’était pas méchant, et a obtempéré volontiers.
Comme quoi.
Moralité : Qui ne porte pas un masque, ne vole pas forcément un bœuf, avant de l’avoir tué.
NUMERO 4 : La vérité sort de leur bouche
Comment appelle-t-on le sexe de Mickael Jackson ? Vérité ! Parce que la vérité sort de la bouche des enfants !
Nous étions dans le RER, une fois de plus, et nous étions seul. Car j’aime à parler de moi à la première personne du pluriel. Un peu comme les rois, ou les fils de pute. Comme souvent pour aller au travail, j’avais ma petite trottinette électrique de fils de pute et tout l’attirail qui va avec, et que je mets quelques minutes avant de sortir à la bonne station. Gants puissants, casque avec visière virile et petit brassard fluo. Comme disait Herbert Léonard avant de monter dans sa 408 coupée sport : la sécurité, avant tout. Bien entendu, pour vérifier que je ne fais pas d’idiotie, je me rends compte qu’Herbert a eu un accident de voiture, sur sa page Wikipédia. Enfin, pas physiquement sur sa page Wikipédia, puisqu’on ne peut pas rouler sur une page Wikipédia. Suis un peu Jean-Mahmoud. Bref, penser à effacer le truc débile sur Herbert Léonard et sa 408 coupée sport.
Bref, un petit enfant, de même pas deux ans, avec sa maman et sa mamie (car j’écoute les conversations, j’épie les gens, je les regarde du coin de l’œil et je les juge discrètement, hin hin hin) me regarde et dit à sa maman :
-Oh, il est beau le Monsieur Maman.
Tout ému, je lui dis merci, et qu’il est beau aussi. C’est con, mais que peux-tu répondre à ça ? Bon, et on oubliera le petit détail comme quoi il a sorti sa phrase une fois que j’avais mis mon casque, ma visière (et n’oublions pas que j’avais mon masque). Bon, oké, il m’a pris pour bioman.
Moralité : Toute vérité n’est pas bonne, Nadir, mais venant d’un enfant, ça fait plaisir.
NUMERO 3 : L’homme à la voix d’or
Woh ! Je vous sens fébriles comme le vent un soir de pluie. On progresse dans le classement, et là, je vais vous parler d’un monsieur que vous avez peut-être rencontré, dans le métro, ou sur la ligne A du RER, côté Ouest, ou bien même sur la ligne L, côté Ouest toujours. Car côte ouest, le long du grand Pacifique les vagues défient le temps.
Bref, ça fait plusieurs années que je vois ce Monsieur qui mendie, on va pas chercher des petits mots débilos pour appeler un chat, un chat, et qui parcours les wagons avec une superbe voix, et toujours une petite originalité dans son approche. Parfois une chanson, parfois un poème, et surtout, surtout, cette voix grave, puissante, et toujours ce sourire et une très grande classe.
Bref, un sourire et une pièce, c’est bien, mais là, armé de courage et de bienveillance, je m’en suis allé lui parler, pour lui dire qu’il avait une superbe voix, et que c’était agréable de l’entendre. Nous avons un peu discuté, de tout, de rien.
Rien de fou dans cette anecdote, si ce n’est ce petit moment où je me suis dit « allez, bouge-toi, arrête d’ignorer les gens, sors un peu de ta timidité ». Grand bien m’en a pris.
Si jamais vous voyez de qui je parle, il s’agit d’un Monsieur assez grand, le cheveux grisonnant, très classe, et avec une voix profonde et agréable, qui chante souvent pour ses requêtes.
Moralité : Écouter la voix de son cœur c’est trouver le chemin du bonheur ; écouter la voix des annonces en gare, c’est apprendre un gros retard.
NUMERO 2 : Le couple agréable
Nous revenons une fois de plus dans le Réseau Express Régional de la ligne A, mais cette fois-ci, en compagnie de ma petite famille. Pendant que Carla, Pierre et Jean se tenaient étonnement bien dans le RER, je remarque un petit couple de trentenaires à nos côtés, qui nous observent en souriant. Au bout d’un moment, nous commençons à parler, dans un anglais proche de la perfection, et bien entendu, nos deux enfants, John et Yoko, commencent à faire les foufous, et à rigoler avec les deux jeunes gens, qui me semblent être Indiens ou Pakistanais, ou un truc dans ce genre. Ils nous demandent s’ils peuvent faire une photo. On réfléchit longuement, car on aime pas trop mettre des photos de nos enfants sur les réseaux. Bon, non, je sais, c’est mal, mais au bout d’un moment, ta gueule. On dit oui, ils n’ont pas l’air méchant, et puis qu’est-ce que tu veux qu’ils fassent avec ? Ils disent que Gwendoline est trop mignonne et que Romulus ressemble à Harry Potter avec ses petites lunettes.
Avant de partir, ils nous remercient encore, nous confient à Dieu, et ça, même si t’es pas croyant, c’est toujours assez émouvant. On se croirait presque dans un épisode de J’Irai Dormir Chez Vous, sauf qu’on a pas dormi avec eux.
Bref, on a eu un vrai petit moment agréable dans nos cœurs au moment de sortir du RER, un vrai moment Nutella, comme on les aime, mais sans huile de Palme.
Moralité : Indien vaut mieux que deux Tuloras.
NUMERO 1 : La joueuse de Ukulélé
Pour la dernière anecdote de ce soir, car il est possible que tu lises cet article le soir, après une rude journée de travail, ou de chômage, tu fais ce que tu peux, nous repartons sur un ascenseur émotionnel. Tout comme la première histoire, qui commençait avec un apriori, là, on commence avec une double situation négative.
Seul, face à l’adversité des transports en commun. Une fois de plus dans mon RER préféré, direction le travail rude et sans fin d’un agent de bibliothèque, je trouve une place assise, denrée rare, et me pose, tranquillement. En face de moi, une femme, le regard hargneux, vraiment, et sans masque. Attendant presque qu’on cherche à lui demander de le mettre pour mieux te cracher au visage. Alors, tu vas me dire, petit lecteur à la mémoire pertinente, que je pourrais m’en référer à la première anecdote, et ne pas partir sur des apriori, lui demander gentiment, et tout et tout. Sauf que c’est le matin, qu’on est tous fatigués, que tout le monde met son PUTAIN de masque, et que je vois pas pourquoi Jeannine, quadra responsable des achats imports exports dans une tour de la Défense peut pas mettre un bout de tissu pendant 20 minutes. Surtout qu’elle tousse en plus, la bougresse. Je ne cherche pas le conflit, je me tire, vers une place plus « safe » comme disent les jeunes d’Amérique. Je me retrouve bien entendu devant ce type de personne qui HURLE dans son téléphone, dans une langue incroyable, et qui n’a peut-être pas compris que nous étions plusieurs dans le trains, à ne pas forcément vouloir participer à la conversation. Mais vraiment, il hurle. Bon, je me casse une SECONDE FOIS. Je m’éloigne, bim, direction l’étage du bas. Et là, des jeunes rigolent. Je boue, je vais m’énerver, vraiment ! En plus, y en a une qui a carrément un ukulélé ? Et qui chante ? Non mais on est où BORDEL ?
Je respire un peu, et puis j’écoute. Et là, l’apothéose. Déjà, ces jeunes sont bien plus civilisés que je ne l’ai cru au premier abord, et pas forcément par l’impeccable façon dont ils portent leur masque, mais plutôt par leur respect qu’ils témoignent aux autres usagers. Déjà, ils chuchottent, ou en tout cas parlent à voix basse quand ils discutent entre eux. Et puis, surtout, la fille joue tellement doucement de son instrument, et l’accompagne d’une voix si fluette et si agréable, que j’éteins directement mon casque. Elle berce ainsi tout mon parcours. Ma-gni-fique.
Une fois de plus, je laisse de côté ma timidité au moment de partir, et tente un très maladroit « ahem… merci beaucoup pour ce moment, vous avez une très belle voix. Ca change des trajets habituels ». Un peu naze comme phrase, mais la fille me remercie, elle rougit, son pote est mort de rire, et je pars immédiatement, pour ne surtout pas qu’elle croit que c’est dans le but de draguer ou quoique ce soit d’autre. Vraiment, j’étais sincère t’as vu ? Son chant cristallin a éclipsé toute ma colère, toutes les conversations intéressantes que l’on entend dans le train, ou les mêmes séries regardées en boucle que les gens mattent, parfois sans écouteurs. Rien que pour ce moment, merci, comme dirait Valérie.
Moralité : Ukulélé ma guitare ? Ah, elle est là. Et qu’à la fin, elle se brise
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui, merci pour votre lecture, n’hésitez pas à mettre un max de com’s et à activer la petite cloche Youtube, un max de pouces bleus, ça fait plaisir, on approche bientôt du milliard d’abonnés.
Allez salut !
Cet article a positivement changé ma vie. Jusqu’à désormais, je ne portais que des slips en laine par peur des maladies, mais désormais je n’aurais plus honte d’affirmer mon soutien au Cachemire, ou au Kashmir dans la langue de Molière.
Et un Cachemire valant mieux que deux poils au bras, à la fin la cruche est pleine, et j’ai donc pleuré.
Pleuré devant cet enfant tant incompréhensif que méditerranéen, pleuré alors que la pluie pleure des larmes de pluie sur mon visage trempé de larmes salées comme l’océan, qui, si l’on sait le dompter, est plus docile que la plus farouche des putes fourragères.
Merci pour ce moment, pour cette vie, pour ces passages à l’acte qui n’en sont plus vraiment, des passages, puisque désormais tu portes des t-shirts « JE SUIS BEAU ET J’AIME LE UKULELE (marque déposée) ».
Je t’aime, Pierre-Francisque.