[Cinéma] Expendables 2 : Légèreté et bien-être

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(Petit air de violon /on)

Quand j’étais petit, et que je jouais sur la moquette de ma chambre, je prenais une figurine de Sangoku de ma petite main potelée gauche, puis, j’en prenais une de Spiderman de la droite. J’imaginais un scénario dans lequel ils se battraient un peu l’un contre l’autre, mais ensuite, j’allais chercher le T-Rex de Jurassic Parc et ils s’alliaient pour affronter leur ennemi commun. Mais ça, c’était avant que la figurine Alien n’intervienne et ne se batte contre tout le monde, et que mes Tortues Ninja ne se ruent dans la bataille elles aussi.

Un peu plus tard, je matais mes premiers films avec Arnold Schwarzenegger, Sylvester Stallone et Bruce Willis. Certains un peu plus tard que d’autres, rattrapant des lacunes cinématographiques quand j’avais le temps et l’envie. J’étais un garçon, pas forcément un grand fan d’explosions, du jeu des cow-boys et des indiens, plutôt peace et calme, mais j’aimais, comme beaucoup d’autres, les films où ça tirait dans tous les sens.

Quand le film était terminé, j’imaginais une suite, ou bien, je m’imaginais à l’intérieur. Je me battais comme James Bond, je devenais le successeur de Rocky, j’arrivais à tuer un Predator avec une lime à ongle. Et encore aujourd’hui, ma copine me surprend à faire des « BOUM, BAM, BIM » et des Kamehameha dans le vide, avant que je ne baisse la tête, un peu honteux.

(Petit air de violon /off)

Regarder Expendables 2, c’est frapper à la porte de la maison dans laquelle vit ce petit gamin qui est en nous et qui rêvait de voir un jour tous ses héros s’allier et tirer sur plein de gens en enchaînant des répliques cultes et en faisant de gros clins d’œils aux films qui les avaient rendus célèbres. C’est voir les plus grands acteurs du cinéma d’action des années 90 continuer à faire ce qu’ils savent faire le mieux : du cinéma d’action. Des acteurs qui accusent parfois le poids des années, mais qui sont là, pour leurs fans. Et pour la maille aussi, on est pas chez les bisounours. Il y a une sorte de sagesse chez ces acteurs qui savent qu’ils ne font pas du grand cinéma, mais qui sont là pour faire plaisir, et, on le sent tout au long du film, pour se faire plaisir eux-mêmes. Oui, des acteurs à ranger au musée, comme le souligne l’intelligente et lolifiante phrase de Schwarzy à la fin. Mais des acteurs qui s’assument, et qui en replongeant eux-mêmes dans leur gloire passée, ne s’y embourbent pas, bien au contraire, mais s’y subliment. Des gens avec assez d’humour pour aller au delà des propres clichés qu’ils véhiculent, en se caricaturant eux-mêmes. Chuck Norris qui rigole à un Chuck Norris’ fact, Schwarzenegger qui enchaîne trois fois la même réplique et pique celle de Bruce Willis qui vient également de lui piquer la sienne ou encore Jean Claude Vandamme qui philosophe comme il en a l’habitude. Tout est clin d’œil et gros bras, et, étrangement, on retrouve alors, dans ce déluge de coups de feu, de méchants qui ne font pas peur, de gens qui meurent mais qui font rigoler, de scènes d’action grasses et épaisses, une certaine légèreté.

Légendaire, mythique, épique… à toi de choisir le qualificatif pour ce casting de folie.

The Expendables 2 s’assume à 100%. Il n’est pas là pour réinventer le film d’action ou pour donner un second souffle à des acteurs vieillissant. Non, c’est un chant du cygne. Mais quel chant. Toutes les stars de notre enfance/adolescence ou presque (et on regrettera quelques absents… et encore…) y sont et tirent sur tout ce qui bougent. Répliques lourdes, explosions bien faites mais à l’ancienne (pas de bullet time ou d’acrobaties abusées, pas de scènes ultra chiadées) : tout est maîtrisé de bout en bout, même le scénario que l’ado que j’étais dans les 90’s aurait pu écrire sur un ticket de métro.

Schwarzy, Stallone et Willis qui avancent en tirant sur plein d’ennemis. Comme si j’avais mélangé mes figurines de mômes et que je le faisais se battre ensemble, à l’ancienne.

The Expendables 2 est parfait. Parfait dans son genre, certes lourdaud. Parfait parce qu’il possède une âme. Merci à tous ces gros bras, ces Chuck, Sylvester, Bruce, Arnold, Jason, Jet, Jean-Claude and co de nous prouver, pendant une heure quarante d’un film qui en a rien a branler de la HD, de la 3D et qui se perd dans les limbes d’années 90 parallèles, que notre âme d’ado est toujours là, prête à vibrer, à rire et s’extasier. Quand l’actualité ou même le cinéma font peur, qu’ils montrent une nouvelle image de la violence, de la souffrance et de l’inégalité, voir des gens exploser en sang, des combats pour du beurre et des tirs qui nous rappellent l’époque où l’on disait à son copain « pan t’es mort » et qu’il se relevait ensuite, ça fait du bien.


3 Comments

  1. caca août 27, 2012 10:21  

    as tu pleuré

  2. CaliKen août 28, 2012 9:32  

    J’ai eu les larmes aux yeux de voir tous ces acteurs réunis. Mais je n’ai… PAS PLEURé !

    WIIIIN

  3. JCVD | | juillet 24, 2013 2:38  

    […] entendu, dans une conversation, parler de Jean-Claude Van Damme, après avoir discuté d’Expendables 2 avec des amis. Peut-être parce que mon esprit de contradiction a voulu soutenir que, non, JCVD […]

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