La nouvelle série Astérix est vraiment cool ! Je vais pas revenir sur elle en détail, d’autres le feront bien mieux que moi. Par contre, j’aimerais développer deux trucs qui m’ont marqué.
Pour les petits et les grands
Bon, là, on ne fait pas dans l’originalité, mais oui, cette mini série de 5 épisodes est à voir avec ses enfants. C’est drôle, bien animé, pas (trop) violent, et ça fera rire les bambins, tout en donnant de grands coups de coude aux parents, avec des vannes bien placées, qui ne seront comprises que par un public majeur.
Le scénario lui-même est plus surprenant qu’il n’y parait, avec des rebondissements parfois inattendus et des situations intéressantes. On sent qu’Alain Chabat, le créateur de la série, s’est bien nourri de la bande-dessinée originale, mais a fait plus que reprendre la trame des tomes dont il s’inspire, en y ajoutant moult nouveautés ! Cela donne un résultat parfait : 5 épisodes qui se dégustent rapidement en famille. On rigole, on ne voit pas le temps passer, et on est pas abruti par une énième série d’animation ultra énergique, pour les enfants.
Chabat > Astier
Je vais revenir sur un passage qui m’a vraiment marqué. La scène se situe durant l’enfance d’Astérix et Obélix. Ce dernier se retrouve à devoir faire un exposé devant la classe entière. Sa timidité prend le dessus, et il tombe dans les pommes. Cette scène, très simple d’apparence, traduit, je trouve, tout le talent de Chabat. Obélix tombe dans les pommes et, PERSONNE, ne réagit. Dans un premier temps, je me suis dit « non mais, personne ne va voir comment il va ? » et puis je me suis rappelé que nous étions dans l’univers d’Astérix. Un monde où, bien qu’il soit question de guerre entre la Gaule et l’Empire Romain, de bagarres incessantes, il n’y a jamais d’enjeu réellement vital. Les blessures n’existent pas et un glaive fait finalement moins mal qu’une bonne baffe !
Et c’est cette essence qu’a réussi à traduire Alain Chabat en une petite scène toute simple. Obélix tombe dans les pommes mais, évidemment, il n’a rien de grave, et donc personne ne s’en souci. Le reste de la série est d’ailleurs du même tenant, et l’intensité du scénario, son enjeu et son suspens reposent sur d’autres thèmes : l’annexion du village, éventuellement sa destruction.
Un parallèle m’est alors apparu avec la série d’Alexandre Astier, Kaamelott. Fan des premières saisons, je me suis peu à peu détaché de la série lorsqu’elle est devenue « sérieuse ». Non pas que je n’accepte pas qu’Astier veuille en faire quelque chose de plus consistant, mais bel et bien parce que le changement de ton et de nature de l’oeuvre m’ont dérangé. Justement parce que la série pose, dans ses premières saisons, les mêmes bases implicites qu’Astérix. Oui, le monde extérieur a l’air dangereux, on parle de guerre et d’une époque violente, pourtant, personne ne semble craindre la mort, ou même être réellement en danger vital. Pourtant, dans les derniers épisodes, il sera question de meurtre, de disparition de personnages et d’intrigues bien plus sombres. La fameuse « suspension d’incrédulité » qui nous permet de nous plonger dans l’univers, s’en trouve, selon moi, complexifié, car les règles de cet univers en question semblent changer. Imaginons que soudain, un personnage d’Astérix soit tué, ou en danger de mort ? Déjà, bien sûr, la série ne serait plus pour les enfants, mais au delà de ça : serait-ce encore Astérix ? C’est donc en ça que j’ai, en repensant à la déception que m’avait procuré Kaamelott à l’époque, d’autant plus apprécie ce passage, et de manière générale, cette mini-série.
Intelligente, rythmée et bien pensée, elle est à la fois novatrice et respectueuse de la bande dessinée d’Uderzo et Goscinny. Et ça, par Toutatis, c’est un sacré exploit !