[Test] Pokémon Shuffle (3DS)

 

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Ce n’est plus un secret, Candy Crush Saga, le « jeu » sur téléphone portable et Facebook, est une extraordinaire machine à faire du fric. Comment un simple puzzle game consistant à aligner quelques bonbons pour les faire disparaitre, en un nombre de coups limité, peut-il avoir autant de succès ? Je ne suis pas psychologue, mais l’addiction vient peut-être de ces couleurs acidulées, de l’envie d’aller toujours plus loin et de l’arnaque interstellaire que nous appelons jeu « free-to-play« . Tu ne sais pas ce que c’est ? Mais si souviens-toi, il s’agit de ces jeux accessibles gratuitement, souvent bardés de pubs, et te permettant de continuer à jouer en payant de petites choses additionnelles. En gros, tu as le droit à quelques parties par jour, ou par heure, et si tu veux plus, et plus d’aide pour finir les niveaux de plus en plus difficiles, il va falloir raquer. D’aucuns diront que ne se laissent arnaquer que les simples d’esprit ou les jusqu’au-boutistes. Bref, une fois de plus, je me laisse emporter dans de longues digressions, alors qu’au départ, mes intentions étaient louables : te dire que Nintendo se lance dans le freemium (autre nom pour le free-to-play) avec Pokémon Shuffle.

Du turbo-fric à la turbo-pelle

L’équation est fort simple.

  • 1) Pokémon = licence qui ramène du blé.
  • 2) Modèle Candy Crush = truc qui ramène du blé.
  • Du coup : licence qui ramène du blé + truc qui ramène du blé = beaucoup de blé.

Nintendo arrive donc, décomplexé, et propose ce jeu gratuit, directement disponible avec la dernière mise à jour de la 3DS. Le principe est simple : tout comme dans Candy Crush, il suffit d’aligner des Pokémon identiques pour les faire disparaitre et pour attaquer le Pokémon adverse, en un nombre de tours limités. Chaque partie coûte un cœur, et on reçoit un nouveau cœur toutes les 30 minutes, avec un maximum de 5 au compteur, ce qui oblige à jouer régulièrement pour ne pas en gaspiller. Si l’on n’est pas patient et que l’on souhaite jouer plus souvent, il va falloir passer à la casserole caisse. De même, si l’on souhaite plus de bonus pour finir plus facilement un niveau, il faudra également aller sur l’e-shop acheter des gemmes, monnaie du jeu. Tu le vois mon beau modèle économique ?

tumblr_njzj29ZHad1svmpf2o1_400Une présentation en bonne et due forme

La qualité Nintendo

On a l’addiction, on a le jeu soit-disant-gratuit-mais-qui-demande-des-sous-pour-aller-plus-loin et on a pourtant de la qualité ! Qualité, parce que le jeu est mimi tout plein, avec des musiques entraînantes, un style graphique trop chou et coloré et un gameplay facile d’accès. En effet, pour compléter ses lignes de Pokémon, il n’est pas nécessaire de choisir un Pokémon juste à côté de la ligne en question, mais il est possible de prendre n’importe lequel sur l’écran, ce qui multiplie les choix et évite les prises de tête. Du coup, avec un peu de réflexion, les combos sont faciles. Mais si le jeu est très accessible, il n’en demeure pas moins technique, et bien plus intéressant que Candy Crush, son modèle de base. En effet, les Pokémon possèdent un type (et juste un seul, les double types n’existent pas dans cette version) ayant un avantage ou une faiblesse contre un autre. Ainsi, on modifie au mieux son équipe de 4 Pokémon en fonction du niveau, c’est-à-dire du Pokémon adverse, choisi. Mieux encore, les Pokémon que l’on capture (car oui, on peur les capturer, avec plus ou moins de facilité selon la façon dont on a réussi sa partie), rejoignent ensuite notre collection et peuvent donc être utilisés dans notre équipe ! Et plus on utilise un Pokémon, plus il gagne en expérience et devient fort.

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Faire des lignes d’au moins 3 Pokémon pour les faire disparaitre et marquer des points. Voilà ton nouveau but dans la vie.

Addiction maîtrisée

Finalement le modèle économique de Pokémon Shuffle n’est pas un frein au plaisir qu’il nous procure, et c’est là qu’il devient génial. Alors certes, il faut attendre avant de pouvoir jouer, si l’on ne souhaite pas payer de partie supplémentaire. Mais pour autant, le jeu n’est pas vraiment punitif, et en deux heures et demi, on obtient rapidement 5 nouveaux cœurs pour jouer ! Rajoutons également que, lorsqu’on emporte sa 3DS avec soit, dans les transports par exemple, le joueur n’a pas de connexion Internet Wifi, donc impossible de se laisser tenter par l’achat d’une partie, comme c’est le cas sur Smartphone. Par contre, ce qui est cool, c’est qu’il est possible d’obtenir des joyaux et d’acheter, grâce à eux, de nouveaux cœurs, synonymes de nouvelles parties, en streetpassant d’autres joueurs. De quoi mettre en avant, et de manière intelligente le streetpass, en rendant les DS in Paris incontournables, si ce n’était déjà pas le cas ! N’oublions pas les ajouts réguliers de petites aventures annexes ainsi que les bonus supplémentaires lorsqu’on se connecte en ligne (et ça reste gratuit) et nous voilà face à un jeu vraiment complet !

en_p04_03Certains Pokémon peuvent Méga-Évoluer et devenir ultra puissants !

Conclusion

Bref ! En proposant un jeu sympa, légèrement bridé si l’on ne passe pas à la caisse, mais avec une expérience tout de même complète en restant gratuit, Nintendo réussit un véritable tour de force. Celui de proposer un jeu qui, on ne va pas se mentir, est là pour lui faire gagner de l’argent mais qui va également rendre heureux les fans de puzzle games et de Pokémon !