La dernière fois que j’ai vu une adaptation de manga en film live (avec de vrais acteurs), c’était Dragon Ball Evolution. Silence gêné. Bon, autant dire qu’ayant entendu parlé d’un film sur « Kenshin », le manga de mon adolescence, j’étais inquiet. Dans le domaine du manga ou du jeu vidéo, adaptation cinématographique rime souvent avec viol. Mais il y a aussi des exceptions, et Rurouni Kenshin en fait partie.
L’histoire
Le manga Kenshin le Vagabond, écrit par Nobuhiro Watsuki, et une de mes toutes premières lectures « mangaesques », nous peint les aventures de Kenshin, un ancien assassin ayant participé à l’avènement d’une nouvelle ère au Japon, l’ère Meiji. Ayant commis un nombre incalculable de meurtres, notre héros se jure de ne plus jamais tuer et se promène donc avec un sabre à lame inversée. Pourtant, son passé le rattrape, et les ennuis aussi. Bref, un pitch simpliste, mais suffisamment intéressant pour nous proposer des personnages attachants, des bastons pêchues, et une histoire qui tient la route.
Le premier tome de la série, dans sa première version.
La nouvelle réédition (on notera l’évolution du style de l’auteur et du héros)
Des acteurs bien choisis
En ça, le film s’en sort plutôt bien, et l’on retrouve avec plaisir les personnages principaux, pour la plupart, très bien incarnés par les différents acteurs du film. Mention spéciale à Kenshin himself et Saito. Attention cependant, si vous n’avez pas l’habitude du cinéma asiatique en général, parfois, c’est vraiment surjoué, notamment chez certains méchants ou personnages secondaires. Moi, je trouve que ça rajoute du charme à l’ensemble de l’œuvre.
La fameuse technique du Gatotsu, par Hajime Saito…
De belles scènes d’actions
Les scènes d’actions, quoique pas si nombreuses que ça, sont bien foutues, et parfois assez violentes. Si tu n’aimes pas les combats au sabre et les types qui se font embrocher et découper la gorge, passe ton chemin. Certains passages sont vraiment bien faits, mais attention, il faut bien se dire que tout provient d’un manga, et ne pas s’étonner de certains héros qui s’envolent, dégomment 100 ennemis sans s’essouffler, et prennent des poses classieuses. Paradoxalement, le film nous propose parfois des moments assez contemplatifs, peignant un japon du début du XXème siècle assez bien brossé.
Un respect du manga
Rurouni Kenshin est le premier opus d’une série de trois films. Série qui devrait suivre, avec plus ou moins de respect, la trame principale du manga. Ici, il s’agissait donc du premier arc narratif, où l’on découvre petit à petit le personnage de Kenshin, son passé (avec de grosses zones d’ombres laissées volontairement) et un premier ennemi assez fort en la personne de Jinei. Ceux qui n’ont pas lu le manga pourront trouver le film un peu léger, bien que les scènes d’actions soient parfois vraiment top, quoique loin des canons actuels (je pense notamment à The Raid 1 et 2, qui ont mis la barre très haut). Pour les fans, certains raccourcis dans l’histoire, la fusion ou la suppression de personnages secondaires ou encore le traitement de certains thèmes pourront paraître un peu léger, mais pourtant nécessaire pour réussir à tout caler dans un seul et même film.
Finalement…
Finalement, j’ai été agréablement surpris par ce film et j’attends les deux suites, notamment l’arc de Shishio (le meilleur bad guy du manga) avec impatience. J’espère que lesdites suites seront de qualité et feront oublier la catastrophique réinterprétation du manga, sortie récemment, ainsi que le nouvel animé sur l’arc Shishio, toujours, complètement en dehors d’esprit de la série.
Le film Rurouni Kenshin, n’est toujours pas édité en France (le sera-t-il un jour ?) et ce, malgré son succès au Japon. Du coup, le meilleur moyen de le voir, c’est encore de passer par le bon vieux Peer2Peer (bittorrent, mon ami…), vous devriez pouvoir trouver une version sous-titrée en Français, et de qualité. Sinon, tu peux toujours me contacter pour que je te transmette la bonne parole 😉