Qu’on se le dise, je n’avais jamais été aussi loin de toute ma vie ! Tout au plus, dans des pays frontaliers, mais là, entre la France et la République Tchèque, il y a tout de même une bonne partie de l’Allemagne. Pour ceux qui voyagent à l’autre bout du monde, ça n’est pas grand chose, mais pour votre petit CaliKen, grosse flipette peu adepte de l’avion, c’était déjà beaucoup. Bon, alors, je vais vous faire un petit topo assez rapide, qui sera suivi d’une vidéo de 3 minutes et demi (montage bibi, musique de Milfa7). Ça vous va ? Les photos sont, pour la plupart, de Louisegoingout, dont je vous invite, une nouvelle fois, à visiter le blog.
Prague, pourquoi ?
Il parait que c’est la plus belle ville d’Europe, ou du moins l’une des plus belles. On a opté pour Prague, car d’une, c’était une offre Voyage Privé extrêmement intéressante (quand je dis intéressante, c’est vraiment TRÈS intéressante), et de deux, je ne suis pas un grand adepte des destinations cocotiers/bronzage du postérieur/plage. Pour moi Prague rimait avec jolies filles culture, mais je ne savais pas grand chose de la ville avant de partir.
Prague, comment ?
En avion pardi, et avec Air France ! Des vols qui m’ont presque rassurés et seulement 1h20 de trajet. Un super vol à l’aller et plus de folies au retour. Note à moi-même : plus jamais une place au dessus de l’aile. PLUS JAMAIS.
Et sur place ?
Bon, bah déjà, bien que faisant partie de l’Europe, la République Tchèque n’est pas dans la Zone Euro. Apparemment, nos amis Tchèques ne sont pas pressés d’y entrer, et, comme nous le verrons un peu plus loin, on les comprend ! Là-bas tout est neuf et tout est sauvage on paie en couronnes tchèques. Pour simplifier, il suffit de dire que 1 euro = 25 couronnes (ou 4 euros = 100 couronnes). Nous avons retiré nos billets en une seule fois (pour éviter d’accumuler les frais bancaires) directement à l’aéroport. En ce qui concerne les bureaux de change, il parait qu’il faut se méfier de certains, surtout de ceux qui affichent en grand ne prendre aucun frais (grosse arnaque).
Et alors, c’est beau ?
On va pas se mentir, j’ai été déçu par la ville. Son centre, intelligemment desservi par les trois lignes de métro, est, comme le disait un ami, un immense parc d’attraction pour touristes européens. En effet, difficile d’être dépaysé face aux boutiques Sephora, Camaïeu, Promod et j’en passe… On entend plus parler anglais, français, allemand, que tchèque, et c’est bien dommage. Par contre, architecturalement, c’est joli, les styles s’enchaînent et ne se ressemblent pas, certains quartiers sont vraiment à voir (notamment Màla Strana, situé de l’autre côté de la rivière Vtlava, et accessible par le fameux Pont Charles). A côté de ça, on sent que le communisme et son gigantisme sont passés par là. Rentrer à l’hôtel tard le soir en passant par des immenses rues désertiques aux immeubles délabrés a été une expérience marquante… Pas dangereux, mais inquiétant. Le tout saupoudré d’une ambiance à la Tim Burton, accentuée par le côté vieillot et non rénové des statues et autres monuments célèbres. Imaginez vous prendre les Champs Élysées la nuit, sans personne dans l’avenue…. Glauque.
La Vltava
Mariés sur le Pont Charles
La Vltava sépare le joli quartier Màla Strana du reste de la ville. On y trouve même une île.
Et les Tchèques ?
Gentils, serviables, calmes, il suffit de prendre le métro (nickel de chez nickel) pour se rendre compte de leur civilité. Attention cependant, au restaurant ou dans les bars, nous avons souvent du franchir une certaine barrière de franche froideur, qui a disparu dès lors que nous avons tenté de dire quelques mots en tchèque, comme bonjour, merci, s’il vous plaît, et au revoir. D’ailleurs, la langue tchèque est très jolie à entendre. Pourquoi une telle froideur, me direz-vous ? Deux raisons, à mon avis : le nombre excessif de touristes dans les rues de Prague à cette époque de l’année et, surtout, la mongolerie exceptionnelle des touristes français.
La place de l’horloge, un lieu toujours animé
Le touriste français, ce cancer de la Terre
« HEY VIENS QU’ON R’TOURNE VOIR LES STATUES QUI BOUGENT A L’EGLISE LA » « HEY DIS C’EST QUOI C’TRUC DANS MON ASSIETTE » « NON MAIS Y A PAS DE PESTO DANS CE SUPERMARCHÉ ? ON EST OU LA ? » Je n’invente rien. Je me suis bel et bien retrouvé dans un supermarché local avec quatre pisseuses françaises qui observaient tous les ingrédients du coin avec dégoût et pleuraient parce qu’elles ne trouvaient pas de pesto pour leur salade, face à un gentil employé de supérette qui tentait de les aider. Affligeant. Et vas-y qu’on crie fort et qu’on est bourré dans les rues et les pubs de la ville, vas-y qu’on demande plein de changements dans les plats locaux… Honnêtement, par moment, j’avais vraiment honte d’être de l’Hexagone (Et de retour au pays, je me suis rendu compte que les incivilités ne m’avaient vraiment pas manquées). Non, Prague n’est pas un paradis, les Tchèques ont parfois l’arnaque facile, et les vols existent, mais en ce qui concerne leur comportement, vu de l’extérieur, il est clair qu’ils sont beaucoup plus civilisés que certains de nos compatriotes.
La maison qui danse, un immeuble bien étrange en plein coeur de la ville
Une petite rue du quartier Màla Strana
La Tour Petrin qui ressemble fort à la Tour Eiffel. Seulement 60 mètres de haut, mais juchée sur sa colline, elle est aussi grande !
Le miam ?
Au restaurant, on mange bien, et on paye peu. D’ailleurs, le futur passage à l’euro risque de faire flamber les prix… Beaucoup de spécialités à base de porc. Du goulash, beaucoup de sauce, et cette curieuse (et agréable) manie de mettre de la mie de pain directement dans les plats. Moi qui adore saucer, j’ai été comblé. Les bières locales sont bon marché et très bonnes. A peine plus d’un euro pour un demi litre. Moi qui suis plutôt fan de whisky, j’ai également trouvé mon compte. Non pas qu’il y ait des spécialités tchèques, mais le verre de 4 cl était servi à 2/3 euros (le double, au moins, à Paris, pour des whiskys de moins bonne qualité). Étrange d’ailleurs que je n’ai pris aucune cuite là-bas (bon si, il y a eu une soirée un peu plus arrosée que les autres). La sagesse me gagne, j’ai peur.
Un petit déjeuner soigneusement choisi et élaboré par mes soins au buffet de l’hôtel
Les Petites Madames aiment les Pina Colada, surtout quand elles sont si peu chères !
Une binouze locale accompagnée d’un très bon « pain saucisse » local aussi, le tout pour quelques couronnes seulement.
Un goulash de qualité
Quoi voir ?
Notons beaucoup de beaux endroits à visiter, des cathédrales, des églises, la plupart gratuites. Par contre, les synagogues que j’ai croisées étaient payantes et le cimetière juif, apparemment très beau, était également assez cher, j’ai donc passé mon chemin sans regret. Le château ne m’a pas vraiment passionné, il s’agit plus d’une enceinte regroupant plusieurs bâtiments de diverses époques, dont une superbe cathédrale. Si l’entrée du château est gratuite, la visite des monuments à l’intérieur est payante. Pas mal de musées aussi, entre grosses arnaques et vrais espaces de culture. Celui sur Alphons Mucha, artiste « art nouveau » du début du XXème siècle, qui est un peu la star locale, est un peu chiche même si plaisant. Le musée des instruments de musique m’a fait de l’œil mais je n’ai pas eu assez de temps pour le visiter, tout comme le très racoleur « sex machine museum »… (tout un programme). Mention spéciale pour la Maison Municipale, sorte d’extraordinaire salle polyvalente construite au début du XXème siècle. Pendant de longues années, elle a été le bastion de la culture tchèque, tandis que le pays était tantôt avalé par d’autres nations, tantôt fusionné avec des états proches géographiquement, mais culturellement différents. Ce lieu, complètement art nouveau, possède un côté futuriste début 1900 à la limite du courant Steam Punk, et il m’a littéralement fasciné ! Comme le Pont Charles, blindé de touristes, mais au charme inquiétant.
La superbe Maison Municipale. Mon coup de coeur Pragois
Une des salles de la Maison Municipale, décorée par Mister Mucha himself
L’impressionnante salle de concert (et son orgue) de la Maison Municipale
La musique ?
Niveau trucs locaux, faut savoir qu’il y a beaucoup de bons clubs de jazz (pareil, pas eu le temps ni les sous pour en tester un) et qu’on trouve des groupes de musiques de tout style à chaque coin de rue. D’ailleurs, dans la petite vidéo ci-jointe, vous trouverez tour à tour un joueur de hangdrum, quatre petites musiciennes qui chantent soudain des refrains celtiques, et plein d’autres surprises improbables, mais de qualité (mis à part ce pépé qui faisait n’importe quoi sur son violon avec un air serein). Il y a aussi plein de vendeurs de marionnettes flippantes ainsi que des trucs en cristaux de bohème extrêmement kitchs.
Une jolie vue du soleil couchant depuis le Pont Charles
Notre chambre, avec ce lit magique et super grand
La place face au Château
Et donc pour finir ?
Jolie ville, un brin trop touristique, à visiter peut-être en hiver, au risque de trouver encore plus glauques et flippants les endroits qui le sont déjà en été. Notre hôtel était luxueux et le personnel aux petits oignons. Je ne saurai que trop vous conseiller de jeter un coup d’œil aux offres proposées par Voyage Privé, certaines défient vraiment toute concurrence, et celle-ci en particulier. Allez, je ne vous en dis pas plus, place à la vidéo (et à la petite vidéo bonus)