Pas de billet pendant trois mois ! Non mais oh ! Que se passe-t-il ?
Et bien, il se passe qu’il y a du chamboulement dans ma vie ! Et j’ai préféré me concentrer sur certaines choses et en consolider d’autres, toutes nouvelles, avant d’aller annoncer, haut et fort, les changements à venir
Transition ?
Non, je ne change pas de sexe et je ne pars pas vivre au Canada. Je reste avec ma petite famille, bien au chaud, dans ma petite ville. Ma famille, c’est d’ailleurs la raison principale de ce changement, et je te l’explique tout de suite. Abonne-toi, active la cloche, laisse un pouce bleu et caresse mon chien.
Au revoir les médiathèques
À la fin de mes études, je suis arrivé, un peu par hasard, en bibliothèque. J’ai appris le métier sur le tas. D’abord cantonné à la gestion des revues, j’ai rapidement pu m’orienter vers des missions plus orientées sur ce que j’aime : la musique, les jeux vidéo, le montage vidéo, la communication, les réseaux sociaux, etc.
Au fil des années, j’ai découvert plusieurs profils de bibliothèques et médiathèques. La première, celle de ma ville, était une bibliothèque très classique. Marge de manœuvre assez limitée, bon confort de travail et petite fréquentation et salaire assez bas. Bref, de quoi s’encroûter si j’y été resté plus longtemps. J’y aurai fait 7 ans, tout de même ! Et puis, ensuite, j’ai intégré un médiathèque bien plus orientée vers le multimédia et le jeu (quasi une ludothèque). Une grosse fréquentation, beaucoup de bruit, avec des journées éprouvantes, de superbes projets dans tous les sens et un sentiment de frustration lié au fait que, par manque de personnel, on travaillait toujours dans l’urgence. Et puis, depuis 2018, je suis un peu dans le meilleur des mondes : avec une médiathèque plus classique mais avec de beaux projets, et une grosse équipe qui permet d’avoir plus de confort dans le travail.
Et pourtant…
Et pourtant, une lassitude est arrivée. Peut-être que mes soucis de santé et ma déréalisation n’aident pas. Parce que, même si je ne le montre pas, le vivre ensemble m’angoisse. J’ai un bon contact avec les gens, mais le comportement de certains, les dégradations, le dénigrement de mon travail par des usagers pas toujours bienveillants et la foule, ont fait que, peu à peu, je vais au travail à reculons, par simple peur de croiser des personnes. Pas facile à vivre tous les jours, surtout quand on bosse dans un lieu qui accueille du public. Et puis… j’ai également l’impression de ne pas trouver de solutions à certaines problématiques, comme le fait d’essayer de mettre en avant la musique, à une époque où les formats CD et DVD se meurent et où le travail du médiathécaire est de promouvoir la musique différemment. Tu utilises beaucoup d’énergie à mettre en avant du contenu de façon originale pour le bonheur et la culture de toutes et tous, et au final, tu as, au mieux l’ignorance des gens qui passent à côté, au pire, le dédain. Et ça, ça fait réfléchir à la fois sur ton travail, et sur l’état de la société actuelle…
Il y a aussi les horaires. Finir régulièrement à 19h00, travailler le Samedi, et parfois le Dimanche. Ainsi que devoir souvent négocier les vacances et gérer tout très en avance, pour ne pas impacter le service public. Car oui, une médiathèque a besoin d’un nombre minimum d’agents pour ouvrir, et parfois, entre les congés, les arrêts maladies et les diverses formations, ça peut coincer, car nous ne sommes pas assez nombreux pour ouvrir.
Bref, après 15 ans en tant que médiathécaire, j’ai l’impression d’avoir fait le tour. Mais surtout, j’ai ce sentiment viscéral de vivre à côté de mes pompes, loin de ceux que j’aime, et ça, ce n’est plus possible.
Au revoir les transports
J’ai un papa cheminot, j’ai pris le train toute ma jeunesse et je continue de croire qu’en France, nous avons un transport en commun performant. Mais dans la pratique, prendre le RER A tous les jours, avec ses aléas, ses retards, ses incivilités, ses grèves, c’est épuisant. Je ne compte plus les matinées à stresser parce que je dois regarder les horaires et le trafic pour anticiper mon arrivée à l’heure au travail. Je ne compte plus les retours chez moi avec 3 heures de retard, bloqué dans une ville voisine, à devoir appeler Madame pour qu’elle vienne me chercher en voiture, avec les bambins dedans et subir, ensuite, tous ensemble, les embouteillages. Je ne compte plus les collés-serrés, les bousculades, les odeurs, les courses effrénées pour attraper un train car celui d’après est 40 minutes plus tard, les moments de stress à surveiller les annonces en ligne sur l’état du trafic, le besoin de prendre la voiture pour aller travailler le week-end car la ligne du train est indisponible, car en travaux le Samedi et le Dimanche.
Les week-end, parlons-en ! Travailler le Samedi n’était pas un souci en soi au départ. Le Dimanche ça se discute un peu plus, mais ça met du beurre dans les épinards. Oui mais, les enfants étant désormais tous les deux à l’école en semaine, cela m’éloigne encore plus d’eux. On ajoute à ça les horaires des médiathèques qui ferment souvent à 19h00, voire plus, ce qui fait un retour à la maison à 20h00, au mieux. Juste le temps de leur faire un petit bisous et « bonne nuit »…
ou
Loin de mon foyer, loin de mon boulot, je commence à avoir l’impression d’être loin de tout, et d’être bien nulle part. Et lorsqu’on accueille du public, on peut s’assoir sur les possibilités de télétravail. Ceci dit, là aussi, cela fut aussi une source de frustration, possible pour certains collègues, et pour d’autre non. Alors que mes missions s’y prêtent tout à fait. Mouais…
Bref, oublier les transports en commun est un besoin vital. Et c’est désormais le cas. Pourquoi ? Parce que je m’en vais. Et que je me rapproche drastiquement de chez moi.
The Return
C’est là que les étoiles se sont alignées. Déjà, parce que j’ai eu deux opportunités de boulot. D’abord, Celle de travailler dans une autre médiathèque, dans la ville d’à côté, pour un poste très intéressant. Les entretiens se sont bien passés, j’ai même été pris.
Mais entre temps, une autre opportunité est arrivée, un peu par hasard. C’est quasiment le job en lui-même qui m’est tombé dessus ! Le service communication de ma ville cherchait quelqu’un à l’aise avec les réseaux sociaux, le montage vidéo, le multimédia, etc. Des gens avec qui j’ai pu bosser à l’époque, quand je travaillais dans la bibliothèque de ma ville. Le moyen de dire au revoir au monde des médiathèques, embrasser une nouvelle fonction, tout en capitalisant sur des années d’expérience de communication. Parce que bibi commence à s’y connaître en gestion de réseaux sociaux, vidéos décalées pour promouvoir les médiathèques, affiches, flyers, visuels et autre choses. Alors certes, là, il ne s’agit plus d’une bibliothèque, mais de toute une ville, mais le challenge est galvanisant !
Et puis, soyons pragmatique. Même si je ne sais pas tout de mon futur métier, et qu’il me réserve son lot de difficultés, voici ce qui est sûr :
-Une journée de travail du Lundi au Vendredi
-Des horaires « de bureau » entre 7/9h et 16h30/18h30
-Une pointeuse avec la possibilité d’aménager un peu son temps de travail
-Une journée de télétravail
-Et surtout, surtout, un bureau à 3 minutes en voiture, et 15 minutes à pieds.
Et c’est avec ce dernier point que ça change tout, ma petite Gisèle. Je vais pouvoir accompagner mes enfants à l’école et les récupérer, tous les jours. Je ne vais plus devoir me presser en scrutant les horaires du RER du coin de l’œil, sur mon téléphone, tout en m’énervant parce qu’ils ne se préparent pas assez vite le matin. Je vais pouvoir rentrer de chez moi zen, en marchant dans la forêt, et pas après 1 heures dans les aisselles d’un voisin de RER malodorant. Et ça, c’est une réalité.
Et ça fait plaisir
Au revoir
Alors oui, la bonne ambiance entre collègues va me manquer, mais, dans la balance, cela pèse peu face à ma petite famille, la fatigue et le stress cumulés dans les transports.
A partir du 16 Septembre, à l’aube de mes 40 ans (PUNAISE), j’entame un nouveau chapitre, et je peux le dire sans sourciller : il me tarde !!!
Voici une nouvelle saison des aventures de CaliKen. Soyez prêts !