Enfin ! Enfin les amis ! J’ai enfin terminé Deus Ex : Human Revolution, sur Xbox 360. Il m’aura fallu pas mal de temps pour aller au bout du jeu, mais il faut dire que je ne me suis vraiment pas pressé. Car c’est un genre qui se savoure, avant tout, et qui demande une immersion totale. C’est ainsi qu’on peut plonger dans l’univers et oublier les défauts du jeu. Car oui, ce Deus Ex 3 tant attendu, et que je teste avec des mois et des mois de retard, n’est pas parfait.
Venons en aux faits immédiatement. Pas la peine de tourner autour du bichon. Par plusieurs aspects, Deus Ex : Human Revolution est décevant. Graphismes datés, synchronisation labiale mauvaise, intelligence artificielle très moyenne, et scénario trop peu complexe. Ajoutons à ça un nombre très limité d’endroits à visiter, avec pas mal d’allers-retours, et on pourrait obtenir un jeu moyen, voire médiocre. Certains ne passeront pas à côté de ces défauts et laisseront de côté le jeu. Mais si vous avez aimé le premier opus, ce soft possède quelque chose qui permet d’occulter tous les défauts précédemment cités : l’ambiance.
La première chose qui frappe dès qu’on met la galette dans sa console, c’est la présentation des menus et la musique ambiante. Pour peu qu’on ait joué à Deus Ex premier du nom, un étrange sentiment nous envahit alors. Ce n’est pas la même présentation, pas la même musique, mais pourtant, les développeurs ont réussi à capturer l’essence même du premier opus, à la modifier, et nous mettent directement dans l’univers cyber-punk de Deus Ex. Les premières heures à jouer me confirment ce sentiment : l’alchimie est parfaite, entre une petite dose d’ambiance de l’ancienne mouture, et une majorité de nouveauté dans un univers cohérent et extrêmement bien travaillé. Je tiens à souligner au passage que je n’ai jamais joué à Deus Ex 2. Du coup, je ne prendrai pas position sur cet opus afin de dire s’il est bien ou pas, malgré toutes les critiques négatives que j’ai pu entendre à son sujet.
Parlons un peu de l’histoire je te prie, Lionel. Le jeu se passe environ 25 ans avant les évènements de Deus Ex premier du nom, c’est-à-dire en 2027. S’il n’est pas encore question de nanotechnologies, on parle déjà d’augmentation humains, grâce à des prothèses mécaniques, afin de rendre l’homme plus performant, ou de réparer avantageusement des membres souffrants ou amputés. Dans un univers assez proche (douze ans, pas plus finalement, hein ça FAIT PEUR !!!), l’humanité est en pleine effervescence. Entre ceux qui se battent pour que chacun ait le droit de pouvoir s’installer des augmentations, et ceux qui pensent que ce genre d’opération est un viol envers la nature. A cela s’ajoute bien entendu des questions de FRIC ! Puisque tout le monde n’a pas accès à ces augmentations coûteuses, d’autant plus que pour tolérer les greffes, une substance appelé neuropozyne est à prendre obligatoirement. Et bien entendu, on en devient rapidement dépendant !
Parlons du héros maintenant ! OK, je suis amoureux. Oui, je n’ai pas honte de le dire. Adam Jensen, ancien Swat, reconverti en chef de sécurité pour l’entreprise Pharmaceutique « Sarif Industries » se fait giga blesser lors d’une attaque contre sa boîte. On commence en effet le jeu en plein boulot, alors qu’on accompagne une chercheuse (l’ex du héros, hihihihi, petite histoire d’amour) dans les locaux de l’entreprise. Bim, des gens attaquent l’immeuble, bim, on sort son arme, et c’est parti pour une grosse phase de shoot en mode FPS, sans aucune indication à l’écran. C’est original, c’est dynamique, ça ne révolutionne pas le genre, mais c’est une excellente mise en bouche ! Et donc, finalement, notre héros se fait exploser par un type modifié (justement) qui le blesse presque mortellement… Adam ne doit sa survie qu’à l’ajout de nombreuses augmentations, dont beaucoup sont des prototypes ultra perfectionnés, et ne reprend le travail qu’au bout de six mois, étant donné la lourdeur de l’intervention. Son ex copine chercheuse a bien entendu été enlevée, ainsi que des documents confidentiels de l’entreprise. Adam est devenu une véritable machine de guerre dont les facultés, encore bridées au départ, seront peu à peu débloquées, au fur et à mesure de l’avancée dans le jeu.
Et c’est là que tout commence et que tout devient merveilleux. L’univers extrêmement bien foutu, ça j’en ai parlé. On découvre le monde qui nous entoure, on lit les mails des gens, les journaux, on découvre que tout s’agite autour de nous, et c’est assez bien foutu. L’action en elle-même nous laisse le choix. Libre au joueur de choisir d’être un bourrin, et d’utiliser l’expérience acquise pour augmenter sa force et son endurance, porter des lances-roquettes et des fusils à plasma et défoncer tout le monde. Bien entendu, les gens beaux et intelligents comme CaliKen vrais joueurs préfèreront se la jouer infiltration, et profiter de la véritable essence du jeu. Quel plaisir de se cacher derrière les murs pendant des heures, d’entendre les gardes parler, de les endormir (ou les tuer pour les plus bourrins) et de cacher leurs corps dans une salle, puis de progresser lentement, à coup de piratage informatique, d’invisibilité temporaire, de parcours dans des conduits d’aération et de jeu de cache-cache avec des vidéos caméras. Un véritable plaisir.
Alors oui, le jeu n’est pas exempt de défauts. Oui, j’aurais aimé voir plus de villes, et pas seulement Detroit et l’incroyable ville d’Hengsha (les autres villes se limitant à des immeubles ou de gros complexes, mais sans possibilité de sortir). Oui, on aurait aimé un jeu encore plus long, avec un scénario plus complexe, puisqu’on ne trouve aucun gros rebondissement au fil de l’aventure… Mais on a là une formidable base pour la suite. Ayant tenté de rejouer à Deus Ex premier du nom, je me suis rapidement rendu compte que c’était presque mission impossible tant le jeu a pris un coup de vieux. Human Revolution n’est pas parfait, donc, mais il permet d’imaginer des suites, des scénarios plus complexe, et un petit gommage et lifting de ses défauts, pour donner un jeu parfait. Car tout est là sinon, l’ambiance, les personnages, les choix multiples… Ceux qui ont aimé le premier seront certainement séduits. C’est mon cas.