Zelda Skyward Sword (Wii)

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Pas d’introduction humoristique, pas de mise en abîme ou de « généralement j’aime bien les Zelda ». Pas de « le jeu vidéo, depuis qu’il existe » ou de « La Wii arrivant en fin de vie, nous voici face à son chant du cygne ».

Non, juste mon sentiment, subjectif certes, mais bel et bien réel. Juste la vérité glaciale et ce doux euphémisme : Zelda Skyward Sword m’a déplu.

Cours Link, cours c’est un piège !

Allez, j’oublie toute retenue, car mes nerfs ont été mis à rude épreuve depuis Mars et l’achat de ce Zelda. Pourtant, à l’époque, j’étais jouasse. Un nouveau Zelda, c’est un peu comme retrouver un bon ami qui habite loin et qui ne vient nous voir qu’une fois tous les deux ans. De bons souvenirs, les mêmes rengaines, quelques nouveautés, et la certitude de passer un bon moment. Ouais, sauf que l’ami en question, si on continue cette métaphore pourritos, a bien changé. Il a gardé ses habits de d’habitude mais je ne le reconnais plus trop. Et à l’heure où mes autres potes sont devenus supers sympas, lui me parait assez piteux…

Premier Cacaboudin

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Petit Pack que l’on qualifiera de « relativement stylé »

« Pas assez cher mon fils. » T’es sérieux là mec ? Déjà, ok, la Wiimote Wiimotion Plus dorée est classe, et la petite boîte aussi. Ok, je débourse mes 80 boules sans trop pleurer et je bénéficie donc de la toute nouvelle façon de jouer Wii (tu sais, celle qu’ils nous avaient promis au début de la sortie de la console mais qui n’est sortie que 4 ans après) et d’un CD audio que je n’ai point encore écouté. Nous reparlerons de la musique du jeu et de la maniabilité « motion plusesque » plus tard. Je vais faire des points concis pour que tu comprennes bien toutes les étapes de ma souffrance.

Second Cacaboudin

La forêt de machin, l’arbre trucmuche, décor pastel baveuse « assumé »

On va arrêter de se mentir et on va réagir comme de vrais hommes au torse poilu. C’est pas parce qu’on est fan de Nintendo, qui plus est des Zelda, qu’on chie sur les autres consoles et sur la HD en générale. La Haute Définition est partout et, même si je pense que les graphismes ne font pas tout un jeu, bien au contraire, un bon jeu se doit de proposer un minimum syndical. Pour comparer, j’ai ensuite testé Twilight Princess et même Wind Waker, les deux précédents opus sur console de salon. L’un propose des graphismes « réalistes » qui passent encore pas mal, même sur une télé HD (ok, c’est vieillissant, mais pas choquant), l’autre n’a pas pris une ride, et l’on a toujours l’impression de faire face à un dessin animé. Pour Skyward Sword on a une sorte de mix pas du tout audacieux, un mélange de réalisme et de couleurs pastels flirtant avec le cell shading, mais offrant finalement une sorte de tableau à la limite de l’impressionnisme, et complètement flou dès qu’on s’approche trop de sa télévision. Te voilà averti, joue loin, loin de l’écran, et les graphismes s’avèreront, tout au plus, honnêtes. Le chara-design n’a rien de ouf non plus, loin de l’aspect barré des héros de Wind Waker, mais quand même assez mignons et, parfois, assez bien travaillés. Le nouveau look de Zelda, en mode pré-adolescente, loin de l’icône de la beauté froide de Twilight Princess, passe bien, et Link ne change pas beaucoup par rapport au précédent volet (si ce n’est qu’il troque son petit pantalon moulant gay friendly contre un horrible truc ample pas beau). Les paysages quant à eux sont assez variés, mais, et on va le voir un peu plus tard, il y a un gros SOUCI.

Troisième Cacaboudin

BWAAAAAAAAAAH ! La maniabilitéééé !

Et soudain, comme une envie de prendre la Delorean, de retourner quelques années en arrière, et foutre une tatane au CaliKen qui vociférait devant Twilight Princess en voulant une maîtrise de l’épée qui retranscrive complètement nos mouvements avec la Wiimote. Ce genre de truc, c’est rigolo 5 minutes, mais ça devient rapidement nazi au bout d’une heure de jeux. Premièrement, parce que l’utilisation de l’épée, en soit, est assez sympa, mais que la Wiimote devient l’outil de contrôle pour tout… Lancer des bombes, se diriger à dos d’Oiseau (la giga grande nouveauté du jeu), contrôler le scarabée volant… Oui, sauf que c’est rapidement TRES CHIANT. Et puis, bien sûr, la Wiimote doit être requalibrée très régulièrement et décide parfois de n’en faire qu’à sa tête. Les combats sensés être techniques deviennent vite des épreuves pour les nerfs. Taper ce squelette en faisant une diagonale haut/gauche, faire un coup d’estoc dans le ventre de ce boss, soulever cette araignée avec un coup de bas en haut… Tout ça est très sympa à dire, mais quand on l’enchaîne, ça devient vite très relou. Oublie de jouer à Zelda quand tu rentres du boulot et que tu voulais seulement sauver le monde en appuyant sur quelques boutons… Surtout que cette précision qui se veut… euh… précise, se résume finalement à des gestes incompréhensibles dans tous les sens qui marchent tout aussi bien. C’est souvent ce que je fais à la fin, lorsque les ennemis sont trop relou… Et ça fonctionne aussi… Génial. Je suis très content d’avoir acheté une nouvelle Wiimote qui fonctionne avec 3 jeux tout au plus et qui n’apporte pas vraiment d’intérêt à ce Zelda.

Quatrième Cacaboudin

Sans maîtrise, la puissance n’est rien. Et inversement.

Il y a de bons jeux sur Wii. De bons et de beaux jeux. J’en veux pour exemple Super Mario Galaxy 2, une ode au gameplay et à la technique, au plaisir simple mais parfois complexe. Et il n’est pas seul. Il est donc possible de contourner les « limites » techniques de la Wii et de faire des jeux intéressants et intelligents. Par contre, dès lors que l’on peut comparer aux consoles HD, là, ça commence à faire mal au kiki. Zelda Skyward Sword est vieillot. Si les passages sur dos d’oiseau, virevoltant telle la rosée du matin, à travers les îles flottantes (sans crème anglaise) est « plutôt » réussi (je suis gentil hein), certains trucs coincent énormément. Ainsi, difficile, après les sauts en parachute de GTA 4, d’accepter de sauter en vol de son oiseau pour atterrir à Célesbourg (seule ville du jeu, on y reviendra) et… d’observer un écran de chargement pour arriver dans une carte de la ville, plus détaillée. Les limites techniques de la Wii font vraiment mal à ce moment là. Quand un Wind Waker proposait un univers immense (certes un peu vide), ce Zelda accumule les chargements puisque les cieux et la ville de Célesbourg ne sont finalement qu’un HUB permettant d’atteindre les différentes zones du jeu. Et puis n’oublions pas que le soft fourmille d’autres vieilleries. Ainsi, le jeu se veut posséder une dimension plus RPG que ses prédécesseurs et l’on peut upgrader ses armes et autres objets en récupérant des bidules un peu partout (insectes, objets chelous, bidules, dents de monstres, queues de lézard, etc.). Et bien à chaque relance du jeu, dès que l’on obtient un objet, même si on l’a déjà 45 fois, la même explication relou apparaît ainsi que l’ouverture du menu des items avec la même petite animation à chaque fois. Où Fay, l’espèce de nouvelle Navy qui donne des conseils à Link et qui, uniquement lorsque les piles de la Wiimotes sont mortes, l’expliquera trèèèès lentement, avec un dialogue qu’on ne peut jamais accélérer. Un monde de stress et d’énervement… Pourtant, des nouveautés, il y en a. Mais sont-elles bien, d’abord, hein ? Tout d’abord, le monde étant plus vide vaste, Link peut courir. (25 ans de Zelda pour ça…). Et du coup, il possède une jauge de stamina à ne pas vider sinon il sera HS pendant quelques secondes. Plutôt cool… Avant on avait un cheval pour les longues distances, maintenant Link court… et se fatigue vite, même quand il combat. Du coup, on doit faire super gaffe à ne pas enchaîner les attaques circulaire (ce qu’on peut comprendre) mais surtout, ne pas courir avant d’attaquer un ennemi. Le stress ajouté ne complexifie pas vraiment les combats, en tout cas, pas dans le bon sens du terme… Link possède une sorte de drap qui fait office de parachute pour ses atterrissages post Oiseau… il faut appuyer sur C pour l’ouvrir… Mais il se fait quand même automatiquement lorsqu’on arrive dans une grande zone, et du coup, on a pas du tout besoin d’appuyer sur le bouton. Quel est le Fuss ? Passons sur les habituels « TADADADAAAAAAA » les cinématiques de Link ouvrant un trésor, Link obtenant un nouvel objet, Link découvrant son pénis… ça fait toujours le charme suranné de la série. Mais le reste est tout de même pénible et fatigant. A une époque où les autres jeux du genre ont une longueur d’avance, ça fait tâche…

Cinquième Cacaboudin

Vas-y Link, on fait un boeuf !

J’ai crié au génie lorsque les Internets ont clamé haut et fort que le thème principal de Skyward Sword était en fait le thème de la princesse Zelda… à l’envers. Car le thème en lui-même est quand même bien sympa, surtout la version orchestrale, et elle reste dans la tête. Le jeu se voulant être une préquelle, et une sorte de « premier Zelda » dans la chronologie des Zelda (ne rigole pas tout de suite, on en reparlera), on ne retrouve pas, ou peu, les musiques habituelles du jeu, sauf vers la fin, ce qui est plutôt bien vu. Le reste des zics est beaucoup moins inspiré, et parfois même un peu chiant, avec des morceau trop courts qui tournent trop rapidement sur les donjon. On est très loin de la musique génialissime d’un Ocarina of Time. Link récupèrera vers la moitié du jeu, la lyre de Zelda. Une occasion de jouer des mélodies ? Finalement non, on les apprend et on ne les rejoue pas. Pas d’exercice de mémorisation, comme dans Ocarina ou Majora’s Mask. Il est plutôt amusant de pouvoir jouer de la lyre avec sa Wiimote mais, devine quoi, c’est très imprécis et ça n’amène à rien. Et pour terminer, les mélodies que l’on apprend sont sans saveur. Un Zelda sans grandes musiques, c’est tout de même assez triste.

Sixième Cacaboudin

Et ils eurent beaucoup d’enfant

Rapidement, ce Zelda a été présenté comme le premier. Le premier quoi ? Et bien le premier de la chronologie Zelda officielle. La quoi ? LA CHRONOLOGIE ZELDA OFFICIELLE. Et bien oui, il a été décidé que tous les Zeldas avaient un lien entre eux et s’étalaient sur une time-line bien précise, qui se sépare même au moment de la fin de Ocarina of Time, laissant trois univers possibles où s’insèrent les scénarios d’autres Zeldas. On peut discuter de l’intérêt d’une chronologie dans l’univers de Zelda (à quand celle pour Mario, avec Super Marios Bros Origin’s avant que Mario soit plombier… ceci dit, ça existe presque avec Yoshi’s Island, je me tais) mais tout fan sera tout de même intéressé par le fait de découvrir les racines mêmes de certains éléments récurrents dans la série (Triforce, malédiction de Ganondorf, Hyrule, etc.). On apprend effectivement quelques petits trucs et on se doute de l’arrivée du scénario après cet opus, mais tout ceci reste très faible et assez mal exploité. Surtout que, le jeu parle lui-même de faits qui lui sont antérieurs. Bah allez, parlez de la création du monde de Zelda, soyez fous ! Enfin bref, l’élément intéressant du soft ne l’est finalement pas tant que ça. Le titre pourrait penser qu’on se focalise sur l’évolution d’Excalibur, l’épée légendaire de ta maman, et effectivement, on la voit évoluer petit à petit, mais rien de transcendant.

Septième Cacaboudin

L’évolution de Link. Cool.

Il est long le jeu ? Ouais, plutôt. Comptons une quarantaine d’heures pour le finir. Une quarantaine d’heures à courir et à se taper avec fatigue et à explorer les 3 mondes proposés. Qu…KEUWA ? Trois mondes juste ? Et ouais, j’en parlais plus haut, nous avons la grande ville de Célesbourg, et puis, dans les cieux, trois destinations qui permettent d’aller dans trois grandes zones : Le désert, le volcan et la forêt. Autant dire qu’on perd l’aspect voyage, le côté exploration du monde, puisqu’on arrive dans des univers assez vastes, certes, mais très dirigistes, et ne laissant pas l’opportunité au joueur de se perdre. Les donjons sont, quant à eux, au nombre de 7, ce qui n’est pas énorme. Ils ont le mérite de ne pas être horriblement relou, mais certains sont tout de même assez mal foutus et pas vraiment logiques parfois. On ne pourra cependant pas trop taper sur ce point, puisqu’on note quelques progrès tout de même, comme le fait d’utiliser d’anciens objets plus régulièrement qu’avant, même si ça reste anecdotique. Les boss, quant à eux, sont clairement sympas même si la maniabilité Motion Plus les rend parfois trèèèèèèèès relous. Leur difficulté est parfois mal dosée. Je me souviens de ce robot immense (oui, un robot dans Zelda, ne réfléchis pas) qui était très relou, tandis que Girahim (le méchant du jeu…) est finalement assez fastoche à défoncer, tant que le maniement de l’épée ne déconne pas.

Cacaboudin ?

SA MERE LA CRITIQUE !

Soyons clairs, Zelda Skyward Sword n’est pas un mauvais jeu. Il souffre avant tout de sa plateforme et des faiblesses techniques de la Wii qui, à l’heure actuelle, ne sont plus tolérables pour ce genre de jeu sensé te faire vivre une aventure épique. Un peu englué dans des principes vieillots, on sent pourtant le travail effectué pour apporter quelques nouveautés, quelques innovations, pas souvent bien senties malheureusement, comme ces éléments RPG qui ne font que rendre le jeu plus frustrant (bouclier qui se brise, upgrade pas très folichon des objets, récolte d’items relou). Bref, un jeu plutôt bon, mais un très mauvais Zelda. Bim, c’est dit. Pourquoi ? Et bien parce que j’attends d’un Zelda qu’il me fasse vivre une aventure, un voyage. Ici, les voyages en oiseau ne rendent pas vraiment ce sentiment d’ouverture. Certes, on découvre quelques îles un peu sympatoches, mais si peu, et aucun autre endroit à visiter et agréable comme Célesbourg. Où sont passés ces moments où, après un long voyage, on se retrouve dans une petite maison à Cocorico, avec la petite musique qui va bien et qui fait plaisir dans les oreilles ? Ces instants où le soleil se cache à l’horizon et où la nuit devient inquiétante (ici, seul Célesbourg peut être jouable la nuit, et seulement si on décide de dormir et de se réveiller à ce moment là, aucune chance d’être « surpris » par l’arrivée du crépuscule).

Combien de fois ai-je jeté ma Wiimote par terre, lors des passages en oiseau injouables (mais pourquoi le diriger à la Wiimote et non au stick analogique bordel ?), combien de moments à espérer un truc de ouf dans un donjon mais où j’ai dû me contenter de suivre l’histoire, un peu à contre cœur. Combien de fois me suis-je retrouvé face à une nouvelle zone, trop grande et trop complexe, ce qui me donnait envie d’arrêter le jeu et de continuer une prochaine fois, par lassitude. Avec un potentiel pareil, pour moi ce Zelda Skyward Sword est un immense gâchis.

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