L’immersion (l’exemple de GTA V)

Aujourd’hui, nous allons parler d’un élément qui me passionne dans le jeu vidéo. Je dirais même que nous allons parler de ce qui me plait le plus dans le vidéoludisme mondial et total : l’immersion.

Je te laisse chérie, je vais jouer aux jeusse vidéosses.

Me voilà face à la télé, prêt à la toucher du bout du nez. Seule ma vision périphérique me rappelle que je suis chez moi. Mon regard et mon esprit tentent par tous les moyens de traverser l’écran. Passer de l’autre côté du miroir, en quelque sorte. GTA V, puisque c’est de lui qu’il s’agit, fait partie de ce genre de jeu où, soudain, je « traverse ». Je ne vais pas me laisser tenter par l’exercice de la critique aujourd’hui, d’autant plus que je suis loin d’avoir fini le jeu. En fait, il faut avouer que, tout comme ses ancêtres et beaucoup de jeux à monde ouvert, Grand Theft Auto me transcende. Vraiment. Ces jeux « bac-à-sable » comme le disent les djeurnalistes 2.0 ont cette effet sur moi. J’aime ces moments où je me retrouve DANS le jeu. L’ambiance me pénètre comme une crème apaisante pénètre l’épiderme d’une peau non-apaisée. Je suis Michael enfoncé dans le siège de sa voiture au sommet d’une colline. J’observe Los Santos de loin pendant que la pluie tape sur le pare-brise. Le moteur est coupé, la radio éteinte, le son est étouffé, je ne fais rien, je contemple. Je suis JC Danton dans Deus Ex qui se cache pendant 10 minutes dans un petit conduit d’aération et mémorise méthodiquement la ronde des gardes pour infiltrer la base ennemie en douceur. Je les entends parler, raconter leur vie, je respire lentement. Je ne ressens plus ma main sur la souris de l’ordinateur. C’est bien un pistolet qui est au bout de mes doigts. Je suis le héros de Skyrim qui se retrouve à stopper subitement sa marche de nuit lorsqu’il voit des géants et un feu de camp au loin. Plus un mot, plus un geste, je les évite soigneusement, la peur au ventre, et fais un détour. Je me retrouve au sommet d’une montagne, il me semble respirer l’air glacé. Immersion je te dis Thérèse (bonne fête à toi). IMMERSION.

Même pas froid

Qu’on se le dise : je n’ai rien contre le snack gaming, la course au score dans le jeu vidéo ou ces autres moments où le jeu est vraiment un « jeu », et n’a alors pas pour vocation de nous faire « plonger » en son sein. Mais au delà de cet aspect purement ludique, s’il y a quelque chose qui me fascine, c’est bien cette faculté qu’ont certains softs à nous faire littéralement entrer dans leurs univers. Et qu’on se le dise encore, ce ne sont pas ces artifices que propose le motion gaming, comme les Wiimote, Kinect et autre PS Move, qui permettent ce tour de force. Au contraire, ils se contentent de nous faire gesticuler pour pas grand chose et suer, bref : le meilleur moyen de ne pas rentrer dans le jeu, puisqu’on est plus occupé à penser à bouger nos petites fesses dans l’espace de notre appartement de luxe, qu’à s’immerger pour de bon. C’est au contraire lorsque l’esprit est totalement projeté dans l’univers du jeu que le voyage est possible. Lorsque le clic de la souris, le léger contact sur la manette, se font de manière presque automatique, sans réfléchir, comme un prolongement de la volonté.

Sur les toits du monde, avec Michael et sa voiture dans un piteux état.

Du coup, qu’attendre du futur ? De plus beaux graphismes pour une immersion encore plus grande ? Pas forcément. Ou du moins, pas que. On peut voyager dans quelque chose qui ne ressemble pas trait pour trait à la réalité, et c’est peut-être aussi là un des intérêts de l’expérience. Si c’est pour vivre une expérience ultra réaliste, autant sortir de chez soi et partir à l’aventure. J’attends du jeu vidéo qu’il me propose quelque chose d’autre. Une ambiance, quelque chose d’artistique, une expérience, un message de son auteur… Et quel plaisir ensuite de le découvrir à deux, ou à plusieurs. Ces moments passés sur la mouture précédente de GTA, dans un Liberty City déjà très vivant, avec mon meilleur pote furent une sorte d’aventure, même si on n’y faisait finalement pas grand chose. Juste le plaisir de continuer ces histoires qu’on se créait plus jeune, lorsqu’on jouait au cowboys et aux indiens et qu’on s’inventait un monde imaginaire immense. Une réalité virtuelle pour oublier la réalité physique ? Peut-être, et peut-être pas. Parce que le jeu vidéo ne m’empêche pas de vouloir vivre des expériences bien réelles, voyager, marcher, faire du poney complètement nu, découvrir des choses. Les deux éléments sont liés finalement, et se résument en un mot : rêver. Rêver sa vie, rêver le jeu vidéo.

Le jeu vidéal.

Le jeu vit des hauts (et moi des bas)

Amour.

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