Bonjour et bienvenue à toutes et tous. Merci d’être venus aussi tôt, il est quand même 9h30. Jean-Bartholomé nous a apporté des petits cupcake veggie au quinoa et du maté infusé à l’instant. Ok, on s’installe pour le briefing ? Tout le monde voit bien ? On a été très oldschool et on vous fait un powerpoint. Bon allez c’est parti.
Collaboration amicale
A la suite d’une cotisation commune et amicale, disons-le tout de go, un cadeau d’anniversaire (on a encore le droit de dire cadeau d’anniversaire en 2020 ?), j’ai reçu une « certaine » somme d’argent. Ma bien-aimée avait bien fait les choses : la cagnotte devait servir à me fournir soit un vélo pliable, soit une trottinette électrique. Le but étant d’éviter les embouteillages humains des grosses stations, comme la Défense, et d’être plus autonome. Quelques mois avant les grèves et le la COVID 19, autant dire que je fus bien inspiré.
Hésitant, comme toujours, entre les deux engins, j’ai consulté moults sites et vidéos spécialisées pour trouver le spécimen parfait. La trottinette me paraissait une bonne idée, pouvant ainsi arriver au boulot tout fringuant et pas en sueur, mais mon côté control freak et fan de sport me donnait aussi envie d’un bon petit vélo pliant, plus sûr.
Après maintes réflexions, j’optais cependant pour la trottinette électrique Xiaomi M365. Et ce, pour diverses raisons : de bonnes critiques, un prix modique me permettant de garder le reste de l’argent pour acheter de la drogue et des esclaves sexuels, et un modèle très utilisé, donc avec beaucoup d’infos sur le net, des pièces de rechanges faciles à trouver et l’impression d’être un mouton du système, ce que j’adore.
La Xiaomi M365 offre de belles lignes, élancées comme une femme aventurière dans une forêt du Mexique
Thérèse
Achat de ma trottinette chez Darty (j’aime leur service après-vente, solide et bien bâti comme un rugbyman Sénégalais), retour à la maison, déballage et paramétrage de l’application. Je nomme alors ma trottinette Thérèse, car, comme chacun sait, je la prends et je la retourne. Et le reste n’est que cinéma.
Une fois pliée, la M365 révèle des notes boisées et légèrement citronnées. Un bel effort.
La M365 est livrée avec trois pneus de secours et tout autant de chambre à air. Je ne suis pas étonné car, je suis bien renseigné. Mes services du KGB ont fait le boulot : je sais tout. Le gros défaut de cette trott’ est aussi sa qualité : les pneus. Les pneus gonflables offrent une tenue de route et un confort élevé, mais ils sont de qualité moyenne et crèvent facilement. Du coup Xiaomi en offre trois d’avance. Je sais donc que je crèverai comme tout le monde, un jour, mais le plus tard possible, et sans douleur, sans m’en rendre compte même, s’il vous plait.
J’aime rouler en mini-short, le vent caresse mes jambes. (Vidéo prise la semaine dernière)
Les premiers essais sont concluants. Il est agréable de rouler avec Thérèse, elle est rapide, puissante, maniable, politiquement progressiste et se révèle de bonne conception. J’achète quelques petits trucs en plus, histoire d’anticiper quelques futurs soucis, comme une protection pour le frein arrière qui a tendance à déconner et un harpon à baleine.
Moi, dépliant aisément ma trottinette, dans mon jardin.
Voilà désormais plus d’un an que j’ai Thérèse. Quel est le constat ? Amère ? Doux ? Légèrement épicé ? La réponse dans le prochain paragraphe. La 3ème photo va vous surprendre.
Le bilan (calmement)
D’un point de vu purement technique, le constat est très positif. Je n’ai eu qu’un seul pneu crevé et pourtant, j’en ai avalé des kilomètres de teubs. Bon, par contre, le changement de pneu est un enfer sur terre. J’ai mis deux jours, tant il est difficile de bien le rentrer sur la roue sans du matériel de pro. Du coup, pour le futur, j’ai acheté une roue avec un pneu de qualité déjà monté qui attend sagement que son tour vienne. Pour l’instant, le nouveau pneu changé dans la douleur a très bien tenu, peut-être parce que j’y ai mis du liquide anti-crevaison.
Au niveau de la charge de la batterie, pour une utilisation quotidienne, aucun changement et altération de la batterie. Mon frein manuel est trèèèèèès léger, mais cela me permet d’anticiper au maximum, notamment grâce à un frein moteur que j’ai mis sur « fort » et qui me permet de ralentir significativement dès que j’arrête d’accélérer. Notons également que grâce à l’énergie cinétique et la force de Dieu, je récupère un peu d’énergie dans les descente. Le bouton d’accélération se bloque parfois très légèrement en début de journée, mais cela ne dure pas longtemps. Il se débloque rapidement, comme mon dos. C’est dur d’être vieux. Sinon, rien à redire, c’est du solide.
Le constat qui s’impose est donc d’ordre général, sur l’utilisation même de la trottinette électrique et son usage, et non sur sa qualité de sa conception, qui me parait vraiment bonne.
Le gros souci de la trott’ est, selon moi, son manque flagrant de sécurité. On ne va pas rentrer dans les détails, mais en gros, les trois gros soucis de sécurité que je rencontre sont :
–Les glissements très prononcés sur terrain mouillé. Un virage un peu trop prononcé et toute la trott’ dérape. Et vue la taille des roues, contrairement à un vélo, on tombe direct ou, au mieux, on lâche la trottinette et on se rétablit sur les jambes… Flippant… Je l’ai vécu. Rien de grave, mais maintenant, je porte un casque et un poing américain. On est jamais trop prudent.
–Le danger des nids de poules. Les roues étant petites, la moindre aspérité sur la route peu devenir désagréable, voire dangereuse. Certaines chaussées mal entretenues, certains câbles laissés lors de travaux, et qui ne dérangeront ni les voitures ni les cyclistes, peuvent carrément faire voler un trotteur. (Un trotteur, on dit ça ?). Bref, du coup, le confort de conduite est réduit puisqu’on passe son temps à anticiper l’état de la route tout en anticipant la circulation. On ne roule pas, enfin JE ne roule pas totalement serein.
–La fragilité de l’être. L’être humain, petit, doux, friable comme un sucre dans une tasse de thé. La trottinette ne protège pas son utilisateur. Un vélo offre plus de résistance et de parties pouvant absorber le choc (pneus, guidon, garde boue, etc). La trottinette donne un certain sentiment de vulnérabilité.
Ici, lors d’un essai pour le site Caradisiac. Je n’ai pas vu arriver la voiture (qui roulait trop vite).
De fait, je ne conduis jamais ma m365 en étant parfaitement serein, au contraire du vélo où je me laissais aller plus facilement. Pourtant, messire vélo demande tout de même un sacré effort pour aller au taff, surtout pour en revenir, vu les cotes que je me tape et arriver en sueur à son bureau n’est jamais agréable. Bref, on privilégie donc la trott’ avec un max de protection (casque, gants, brassard réfléchissant et même sac-à-dos clignotant pour indiquer quand je tourne !)
Mieux vaut rouler sur le bitume lisse que sur les pavés et gravillons.
Alors que faire baby ? Et bien, continuer la trott quand il fait beau et que je connais le parcours, prendre le vélo parfois pour alterner, oui… Et puis lorgner gentiment sur un petit vélo pliable à assistance électrique, certes cher (800 euros à Décathlon) mais remboursé à moitié par Ile de France Mobilité. A méditer…
La ville de Zurich tire un bilan mitige de l’arrivee de plusieurs societes de location de trottinettes electriques en libre-service au printemps dernier. L’offre pose des problemes de securite et d’ordre sur la voie publique.
Merci pour cet article drôle et mordant qui, pour autant, pose votre avis sincère sur la question de la trottinette. Je suis moi-même en pourparlers avec moi-même pour me procurer un spécimen !