Je dois l’avouer, depuis quelques temps, mes passions musicales ont légèrement dévié. Dérapé serait peut-être le terme approprié. Peut-être que ces mois de confinement ont laissé des traces. Peut-être est-il bon de se poser les bonnes questions.
Plus d’un mois sans un billet. Est-ce normal Thérèse ?
Oui, les vacances. Oui, deux enfants à gérer.
Oui, mais peut-être un besoin de renouveau aussi. Plus de folie, moins de sérieux. Plus de moi-même.
Tiens, une photo de chien en tutu.
LE CONFINEMENT
Une pluie d’amour s’est abattue sur moi pendant trois mois. Ne voir personne et rester derrière son ordinateur à faire des commandes de CD, des playlists musicales et des vidéos pour les enfants : j’étais heureux. Mais voilà, à force d’écouter beaucoup de musique, et de m’investir, car oui, je me suis investi OUI J’ETAIS PEUT-ETRE EN SLIP PENDANT LES HEURES DE TRAVAIL, MAIS JE TRAVAILLAIS PUTAIN, cela a laissé des séquelles.
Et voilà, comme on ne pouvait pas s’envoyer des petits chansons ridicules et rigolotes avec mon collègue discothécaire, et bien, j’ai commencé à les regarder pour moi-même. J’ai commencé à vouloir les réécouter. Pas pour dire « hey, écoute celle-là ». Non, juste pour le plaisir.
Pour le plaisir…
Et puis voilà, de fil en aiguille, de canne à sucre en aiguillon de poulet, j’ai découvert des choses… des choses terribles. Une faim vorace m’a secoué le ventre comme jamais. L’envie de découvrir toujours plus fou, toujours plus dingue. L’envie de creuser plus profonds dans les tunnels de la Moria, quitte à réveiller des créatures de l’Ancien Monde. Et tel un ver solitaire s’aventurant trop loin dans les profondeurs de l’être, le processus créatif m’a déféqué puis de nouveau ingéré pour mieux me digéré. Ruminé de maintes fois par des musiques diverses, souvent des années 70-80, j’ai soudain senti l’addiction poindre, comme le bout de mes tétons par une matinée hivernale dans une clairière abondante (en vélo). Dur, douloureux, mais ô combien agréable. Et puis, tu connais la drogue, Micheline, plus tu en prends, plus tu as besoin d’une dose un peu plus forte, et plus le reste te parait commun.
Non, sans déconné, à force d’écouter des trucs improbables, et à y prendre du plaisir, je me suis mis à déceler les rouages de la pop moderne, de ces musiques formatées, comme Neo qui voit l’agent Smith et Tatie Danielle en lignes de 1 et de 0 vertes. Seules ces musiques me procurent la satisfaction d’une surprise sans cesse renouvelée. Comme un plaisir coupable, celui de respirer l’odeur de pets pour y découvrir mille fragrances.
Brundle « Fucking » Mouche
Tout a explosé avec la découverte de la chaîne Youtube du dénommé Brundle Mouche. Pourtant pas trop fan de Bide et Musique, qui propose pourtant le même genre de découverte, j’ai été happé par le nombre extraordinaire de pépites que le youtubeur collectionne sur sa chaîne. Des performances venues souvent du Plat Pays ou de nos Régions du Nord et d’une beauté intrigante. Qui plus est, il n’hésite pas à prêter parfois de sa voix et de ses talents de remixeur, pour sublimer certains joyaux que l’on pensait pourtant parfaits.
Mais ces chansons, quelles sont-elles ? Il m’est vraiment impossible de vous dire celles qui correspondent le plus à la définition même de ces étonnantes productions musicales, car elles ont toutes leurs petites caractéristiques propres. Aussi vous fais-je une sélection qui saura, je l’espère provoquer en vous… je ne sais pas. Dégoût, attirance, rire… du moment que cela provoque quelque chose, et rompt violemment avec la soupasse qu’on nous sert à tous les coins de radio, plateforme de diffusion en ligne, télévision, ou plateforme pétrolière.
Les grandes figures de la chanson
Découvrez d’abord la voix d’un ange. Celle du célèbre François Juno, qui rêvait alors l’an 1999. Nous étions en 1980
Je l’écoute en boucle en ce moment. Il veut sauver les dauphins, et sa chanson, façon générique de série télé, provoque en moi des frissons de plaisir. Freddy Uhlir me donne de véritables frissons de plaisir. Connais-tu beaucoup de morceaux de musiques avec des cris de dauphins en intro, pont et outro ? Alors.
J’aurais pu finir avec des incontournables, comme l’Enfant handicapée, ou d’autres choses parlantes… mais finalement, tout en restant dans le registre de la pédophilie (un des thèmes emblématiques de ces musiques problématiques), voici « Aime-moi », par Alex et Aurélie. Reprise de jeux interdits, sur fond d’autres jeux, vraiment interdits. A noter la voix suave du parolier, qui part en crise d’apoplexie vers la fin du morceau. Imaginer toutes ces petites filles a du lui monter à la tête.
Je vous aime.