[Test] Ring Fit Adventure (Switch)

Avec le confinement, ses restrictions et tout le tintouin, une peur inavouable s’est emparée de moi : j’allais grossir. Ma carafe de whisky (sacrilège ?) me dévisageait d’un œil suspicieux, mon frigo me faisait du gringue et je sentais déjà les bourrelets pousser sur les côtés, telles les ailes d’un ange grassouillet.  Pas possible de courir en forêt, et pas trop loin de chez moi, salle de sport fermée, tourner en rond dans l’appartement : voilà de quoi reprendre des kilos que j’ai perdu il y a de nombreuses années mais qui aiment bien réapparaître sporadiquement de temps à autres.

Quand j’ai vu les copains, notamment l’incroyable John Couscous, parler de Ring Fit Adventure, associant sport et jeu vidéo, je me suis dit « allez, pourquoi pas ». Et tu sais quoi mon petit Marcelin ? Si j’avais su, je l’aurais pris depuis longtemps

Cachez ce muscle que je ne saurais voir

Ringfit Adventure se divise en trois parties. Tout d’abord, une petite cartouche de jeu pour la console Switch. Jusque là, rien d’incroyable, c’est un jeu vidéo. MAIS, on trouve aussi LE formidable accessoire Ring-Con, sorte d’anneau en plastique d’excellente facture, dans lequel on met le Joy-Con droit de la Nintendo Switch. Le  gauche, quant à lui, va sur une sangle qui entoure la cuisse gauche. Ainsi paré, le jeu peut détecter pas mal de nos mouvements avec précision et nous permettre de suer.

Après quelques paramétrages rapides, lors de la première partie (est-on sportif ou pas, etc.) on lance la partie. Le jeu propose différents modes, le principal étant une aventure au doux relent de RPG. On y enchaîne différents niveaux que l’on traverse en courant (oui, oui, en courant réellement sur place chez soi), récoltant des items, des pièces d’or et affrontant des ennemis dans des combats de… fitness et d’étirements. On engrange de l’expérience, on cherche à affronter le grand méchant du jeu, Drago, et on apprend de nouveaux mouvements.

 

Put… c’est bien foutu

Tout est extrêmement bien réalisé. Parlons du Ring-Con, tout d’abord, qui est loin d’être un accessoire gadget. Très robuste, il permet de faire nombre de mouvements très bien captés par le jeu. Couplé à la sangle de la cuisse, il sait très bien quels mouvements vous faites. ET IL VOUS JUGE. Et s’il est, certes, possible de tricher… en jouant le jeu, on se rend compte que la Switch sait très bien si, par exemple, vous effectuez bien vos squats ou pas. Du coup, si on aime un tant soit peu le défi, on se retrouve rapidement à suer et à se prendre au jeu. Moi qui ai du mal à retrouver l’émulation de la salle de sport quand je m’entraîne chez moi, dans Ring Fit Adventure, impossible d’arrêter sa série de mouvement quand on sait, qu’à la clef, on va se débarrasser d’un groupe de monstre, que le coach vous encourage et que les petites vibrations des manettes vous confirment la parfaite exécution du mouvement.

Quand on se tape contre des monstres, ça motive encore plus et on rechigne moins à la tache !

 

Résultat : après chaque séance (En ce qui me concerne, entre une heure et une heure et demi, représentant en fait 30 à 45 minutes d’exercices physiques réels), je suis vraiment en sueur, content d’avoir bien bossé, et j’ai ressenti de belles courbatures les jours suivants. Le jeu dissocie les mouvements en quatre grandes catégories : bras, jambes, abdos et yoga, toutes complémentaires et bien faites. Du coup, on peut vraiment travailler tout le corps.

Moi, en train de faire mes squats journaliers.

Les séances d’étirements en début et en fin de jeu permettent de se détendre et sont garnies de conseils judicieux. On se retrouve ainsi, au bout de quelques heures de jeu, face à quelque chose de bien plus que ludique, et dotée d’une véritable valeur sportive et de santé.

Des minibémols

Toutefois, le jeu n’est pas exempt de quelques défauts. Si le premier monde m’a fait énormément suer, par la suite, l’équilibre complexe entre jeu de fitness et RPG s’est parfois révélé périlleux. En effet, les nouvelles techniques que l’on débloque me paraissent plus faciles à faire, et, paradoxalement, sont plus puissantes… Il aurait été intéressant de faire en sorte que les techniques les plus difficiles soient aussi celles qui infligent le plus de dégâts aux ennemis, et ce n’est pas tout le temps le cas. De même, les mini-jeux sont parfois un peu patauds et la tentation de tricher est grande, tant ils sont parfois simples. Dommage !

Sport et jeux vidéosses

Mais bon, ne crachons pas dans la soupe. Je n’ai pas encore fini le jeu, et il me réserve encore bien des surprises. De plus, une fois le mode principal terminé, il reste encore quelques challenges bonus. Il faudra voir ensuite, une fois l’histoire terminée jusque dans ses recoins, si le jeu propose un bon entraînement quotidien, avec des exercices ciblés, ou bien s’il perd vraiment de son intérêt une fois le côté ludique mis de côté. Certains amis jouent plutôt sur les entraînements que sur le mode histoire, donc je garde espoir et me dis que Ring Fit Adventure conserve un très bon potentiel sur la durée.

En tout cas, si le confinement vous a laissé un peu de vague à l’âme et de gras, ne perdez pas plus de temps, ce jeu est une petite tuerie, pour votre plaisir de joueur, et pour vos muscles.