Volo, c’est un duo de frangins que j’ai découvert il y a plus de dix ans, grâce à mon cher Niwi. Chansons à texte, parfois engagées, souvent émouvantes, toujours plaisantes : voilà ce que proposent les deux frères Volovitch à travers leurs albums. Je suis rapidement devenu fan.
Et puis, en début d’année, ma chérie m’annonce l’existence d’un stage d’écriture, animé par Volo, justement ! Et tout ça, près de Tours. Ni une ni deux, je tente ma chance et envoie ma candidature, pensant qu’il s’agit là d’un colloque avec une centaine de personnes et de cours magistraux animés par les frangins à l’intérieur de grandes salles dans une ambiance universitaire (moi et mes idées pourritos…)
Non seulement mon « dossier » est accepté, mais en plus, j’apprends que nous ne serons que 13 à écrire des textes, sous leurs conseils avisés, pendant quatre jours. Disons qu’à ce moment là, je deviens intenable. Tu imagines : pouvoir bosser sur un morceau devant des personnes dont tu adores le travail ? On a pas mille fois ce genre d’occasion dans la vie.
Premier contact
C’est l’association de l’Aubrière, à Fondettes, une petite commune près de Tours, qui nous a accueillis. Le but du stage ? Écrire des textes de chansons. Mais pas au petit bonheur la chance, non. Les Volo ont, en effet, mis en place un système de contraintes basé sur 4 points précis :
-Le sexe de l’interprête : homme ou femme.
-Son âge : 16-25 / 25-50 / 50-80
-Le thème général : Amour, Vie Quotidienne ou Temps qui Passe
-Le registre de la chanson : 1er degré ou léger
Pour corser un peu tout ça, c’est au hasard que les frangins ont tiré nos quatre catégories. J’ai, pour ma part, eu pour sujet : Femme / 25-50 / Amour / 1er degré qui correspondait plutôt bien à mon registre d’écriture. Ajoutons également que les Volo, en plus de nous aider dans l’écriture de nos textes, se sont eux aussi pliés au jeu en tentant de créer un morceau en quatre jours. Ils ont aussi mis en musique les textes des stagiaires non-musiciens. Des stagiaires qui, lors du premier jour, étaient timides, tout comme moi.
L’ambiance était détendue et cool, mais également très studieuse
Jouer ses textes devant les stagiaires ET les frangins : de quoi foutre le trac !
Nous avons alors commencé à travailler nos textes dans les différentes salles très bien équipées (piano, ordinateurs, café) de l’association. Et puis, à un moment, il a bien fallu jouer la première version de sa compo pour voir ce que les frangins en pensaient… Imagine-toi, petit lecteur, en train de jouer une chanson face à un type dont tu es fan et que tu respectes à fond. La pression totale ! Rapidement, j’ai compris que les Volo étaient très à cheval sur le travail d’écriture et s’impliqueraient à 100 % dans nos textes, en les corrigeant, en nous écoutant et en nous conseillant. En d’autre terme : AU BOULOT !
Olivier aide Marie dans l’élaboration de son texte
Nicolas, ses chansons mélancoliques et engagées, et sa guitare ultra roots !
Tout comme son frère, Frédo s’est investi à 100 % dans nos textes
Collaborations
Dès le second jour de stage, la timidité a commencé à laisser place à une véritable complicité entre les stagiaires. À des années lumières de la compétitivité qu’on nous sert à toutes les sauces à la télévision (et vlatipa que je suis le meilleur de la Star Ac/Pop Star/Top Chef/Top Tatoueur/Top Cacaboudin), nous avons rapidement commencé à tisser des liens. Jouer des textes parfois très personnels, les partager devant les autres : tout cela suscite forcément de l’émotion. Du coup, au fur et à mesure, les conseils et les collaborations artistiques ont fusé, pas seulement entre Volo et les stagiaires, mais aussi entre les stagiaires eux-mêmes. Certains textes des uns ont été adaptés en musiques par les autres, des secondes voix se sont greffées à des chansons, des instruments secondaires et des chœurs se sont même mis en place dans certaines compositions !
J’ai choisi de faire mon texte au piano… Cela faisait longtemps que je n’en avais pas joué !
Un grand vide à la fin…
Les journées se sont enchaînées à une vitesse ahurissante. Jeudi, le concert. En quatre jours, les morceaux, bien que neufs, ont eu le temps d’être peaufinés. Beaucoup d’émotion, beaucoup d’écoute, d’entraide et de moments de franches rigolades. En bon organisateur des DS in Paris que je suis, j’ai rapidement eu l’envie de créer un petit groupe Facebook privé pour regrouper tout ce beau monde, faire un resto le Mercredi et puis, surtout, surtout, garder contact.
Le salut, à la fin du concert. Une belle brochette d’amis !
Parce que, oui, le retour, Vendredi, a été dur. Difficile de laisser des gens avec qui tu as partagé autant, aussi rapidement. Et avec l’expérience, je commence à savoir que lorsqu’on se dit « on se rappelle », c’est souvent rare que ça arrive, alors mieux vaut garder contact et se revoir rapidement.
Tous les stagiaires, les frangins et l’équipe de l’Aubrière a bien voulu jouer le jeu des selfies !
Je garderai donc de cette semaine de stage un souvenir ému. Un duo de frangins extraordinaires. Simples, pros, gentils et touchants. Fredo, son énergie, son style unique à la guitare et le fait qu’il ne laisse rien passer à l’écrit. Olive, sa réserve, sa sensibilité qui transpire à travers ses morceaux et son écoute. Et puis les stagiaires, tous différents, mais chacun avec son univers bien à lui. Des styles musicaux, des styles artistiques et puis, toujours, de l’émotion.
La fine équipe !
Quant à moi, je repars de ce stage avec une nouvelle chanson en poche, des souvenirs plein la tête et une nouvelle rigueur dans mon écriture. Une rigueur qui, je l’espère, me permettra d’écrire de nouvelles chansons, d’en réécrire d’anciennes, et de me dire que, loin de tout le barouf et la folie du Monde, il y a toujours des gens simples et bienveillants avec qui on peut vivre des choses inoubliables.
On termine par une vidéo de ma prestation lors du filage du concert, avec un beau pain à la fin !