[Appli] Battle Paris

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Laissez-moi vous parler de ma nouvelle addiction : Battle Paris, une application iPhone à mi-chemin entre jeu vidéo et découverte de Paname. Deux sujets souvent abordés sur CaliKen.fr, alors comment passer à côté ? Mieux encore, je vous propose une interview de son créateur, Thibault Cabanas, à la fin !

Le principe

C’est simple : ! Armé de son iPhone, de ses petites jambes musclées (car il va falloir marcher dans Paris) et grâce à la géolocalisation, le joueur doit conquérir un maximum de territoire, pour son camp.  Son camp ? Oui, car dès l’inscription, il faut rejoindre une des 10 équipes du jeu.  Une fois intégré dans une équipe, le but est de lui faire gagner un maximum de quartiers. Comment gagne-t-on des quartiers ? Chaque joueur dispose de 4 cœurs (on en récupère un nouveau toutes les deux heures), et chacun de ces cœurs permet de faire une action, notamment de « checker » un quartier : c’est à dire, mettre des points pour son équipe sur le quartier en question. L’équipe ayant le plus de points sur un quartier le récupère. A la fin de la saison, l’équipe ayant le plus de quartiers est déclarée gagnante.

 Les 11 équipes du jeu. 7 intramuros, et 4 extérieures

Dans la pratique

L’addiction est totale et irrémédiable. Soyez prévenus ! Déjà, parce que l’appli est GRATUITE. D’autre part, parce qu’on est tout de suite pris dans le feu de l’action, et que le jeu est VIVANT. Les équipes se tiennent informées des différentes attaques, préparent des stratégies et discutent sur un fil de discussion qui leur est réservé. Ensuite, parce que l’on est informé en direct de évènement concernant notre équipe. Par exemple : « BOUM, tel joueur de l’équipe adverse à récupéré un quartier qui vous appartenait. »

Petit exemple de l’état de la carte et des progressions des équipes sur les différents quartiers.

L’interview de Thibault

  • CaliKen.fr : Comment t’es venue l’idée de créer Battle Paris ?
  • Thibault : D’une chambre de bonne à Odéon à un deux pièces aux Buttes Chaumont, en passant par une colocation à Beaugrenelle et un studio rue de la Roquette, j’ai eu la chance de connaître pas mal de quartiers de Paris et d’apprécier leurs différences. Il n’y a pas que les quartiers touristiques bien connus qui ont une âme, au contraire, chacun devrait pouvoir défendre son coin de ville ! Foursquare a ouvert la voie et j’étais l’un des premiers accrocs, mais il n’y avait pas de limite au nombre de checks, ce qui pouvait virer à l’absurde, et ils ont fini par retirer les éléments de jeu pour se concentrer sur les suggestions et partenariats commerciaux. BattleParis est un vrai jeu, un pur divertissement, sans le côté intrusif de Foursquare et autre Facebook Places. Le but de BattleParis est de partir d’un quotidien monotone (métro/boulot/dodo) et de le pimenter, et je pense qu’on a réussi au-delà de nos espérances !
  • Combien êtes-vous pour gérer Battle Paris ?
  • Pour créer et gérer BattleParis nous sommes 2… et demi. Avec Grégory Mazerand nous avons travaillé plusieurs années en binôme sur BarrierePoker, le site de poker en ligne de la Française des Jeux. Je faisais le direction artistique des interfaces, et lui développait la partie de code pour les intégrer. Tous deux partis chacun de notre côté, nous avions toujours songé retravailler ensemble sur un projet à nous, ce qui est arrivé quand je lui ai parlé de mon idée de jeu de capture de quartiers qui me démangeait depuis un moment. J’avais lancé Pixcook et travaillais sur divers jeux indépendants, avec du temps en rab, un peu de trésorerie de Barrière, et lui s’ennuyait ferme sur un projet de sorte de page-jaunes géolocalisées. 5 ans d’expérience, un peu de temps, un peu d’argent, pas encore de responsabilité familiales… c’était le moment ou jamais. Lui a réalisé toute l’architecture serveur et le développement mobile, de mon côté j’ai fait les spécifications sur un bout de papier, les maquettes, l’intégration et maintenant le community management. Ensuite Anne-Claire  m’a donné un sérieux coup de main sur la rédaction des descriptions de quartier, Camille nous a aidé pour la communication lors du lancement des deux premières saisons, et mon frère Victor vient d’établir une stratégie commerciale à plus long terme avec des lancement de projets de crowdfunding type KickStarter pour les prochaines villes.
  • Y a t-il d’autre concept de ce genre en France ou dans le Monde ?
  • Il y a une poignée de mois nous avons découvert que City Domination avait été lancé en 2011 (nous sommes sorti en 2012) à Lyon ! Désormais disponibles sur d’autres villes, ils ont visiblement suivi le parcours inverse en commençant par Android, avant d’être disponible sur iOS. Ici la ville est découpée en plein de carrés de 200 mètres. Pas de quartiers identifiés avec des silhouettes reconnaissables, pas de camp liés à l’histoire de la ville, pas de réelles limite dans les checkins, ni de durée de saison, et surtout, des in-apps « pay for win » donnant des avantages décisifs sur le jeu, rendant le jeu injouable pour le commun des mortels. Au niveau international il y a Geo Caching qui est l’ancêtre, mais a des règles très floues, Shadow Cities, avec une pseudo 3D et des graphismes très aboutis, mais complexe et sans vrais liens avec l’environnement réel. Ingress, le jeu d’urban gaming de Google, sera à terme notre principal concurrent. Il récupère les mêmes qualité et défaut que Shadow Cities dont il s’inspire (pour ne pas dire plus). La différence se fera sur le gameplay, plus travaillé, et la communauté de joueurs où ils auront une sûrement une grosse force de frappe.
  • Battle Paris est-il un succès ?
  • Nous n’avions pas de vrais objectifs pour BattleParis, à part faire quelque chose de cool au moins une fois dans notre vie professionnelle. De ce côté-là nous le considérons tous deux comme notre plus beau succès ! Pour sa portée, honnêtement je pensais soit que cela allait être un gros flop, soit un carton comme dans les rêves de start-up californiennes… ce fut pile entre les deux. Financièrement le projet est indépendant du côté des frais serveurs, et paye de plus en plus de frais généraux de la boite. Mais nous sommes encore loin de pouvoir nous payer avec, même si 50% du chiffre d’affaire s’est fait sur les 3 derniers mois, dénotant une nette augmentation. D’un point de vue téléchargement nous avons passé les 6’000 téléchargements, ce qui est tout à fait honnête vu notre limitation géographique (Paris et ses environs) et matérielle (iOS, même si android arrive) face à nos concurrents. Et le nombre de joueurs quotidiens ne cesse d’augmenter saison après saison, ce qui est très encourageant.
  • Un portage sur Androïd arrive bientôt ?
  • Une beta android a été lancée jeudi dernier. Pour l’instant seul la création de compte, la carte et le checkin sont disponibles, les autres écrans (classement, commentaires, mur de camp, options…) seront déroulés le long de la saison, avec une ouverture globale quoi qu’il arrive pour la prochaine saison, soit au 1 mars 2014.

Vous l’aurez compris, si vous possédez un iPhone et que vous êtes sur Paris, ou sa banlieue, foncez télécharger cette appli totalement géniale !

 


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