Le travail bientôt fini, d’un pas leste, l’ascenseur je pris. Mais je me retrouvai fort dépourvu, lorsque les portes restèrent fermées. Bien mal en point à qui sait attendre qu’à la fin elle se brise, car j’attendis bien une heure bloqué tel un fennec du haut de ces bois dans 2 mètres carrés. Habitué des situations moldaves et intrigantes, et bien fort ennuyé de ne point être bloqué en charmante compagnie, je décidions de faire connaissance avec mon reflet, et s’en suivit l’heure la plus suave de toute ma vie.
Forts à propos, mes doux collègues restèrent auprès de moi, derrière l’imperturbable porte, qui ne céda aux injonctions de personne si ce n’est le valeureux ouvrier qui entreprit de me libérer de ma prison de fer et de brocolis, après une attente de 3.600 secondes. Telle maman revoyant le soleil, tel Moïse découvrant l’énergie photovoltaïque, ou Arielle Dombasle la chanson de René la Taupe, je repris connaissance avec la liberté, les portes s’ouvrant vers un avenir chatoyant, et mes mignons coreligionnaires m’attendant, le verre à la main, sur un petit apéro improvisé. La scène se passa bien effectivement bien au delà de l’heure de fin de service, montrant à mes yeux ébahis et embuées de larmes sincères, véritables, et opaques, qu’on pouvait encore, au 21ème siècle, être humain et solidaire.
Si ce maudit genou au ligament défectueux ne m’avait pas obligé à prendre l’ascenseur, sache bien que j’aurais été moins las de sa soeur. Le jeu de mot m’emportera. Je te laisse, et je vais me délecter de nectar d’abricot (nous sommes Jeudi).