Le Game Pass fourmille de petits jeux indépendants. Et peu sont à jeter, vraiment. Tunic avait fait parler de lui à sa sortie, avec son aspect mignonnet et son petit renard tout doux. Et en plus, il était dispo sur la plateforme de tous les plaisirs de Microsoft. J’ai donc lancé le jeu sans en attendre quoique ce soit, mais en ayant à l’idée que je passerai un bon moment. Spoil : ce fut le cas.
Références
Une des principales qualité de Tunic, c’est aussi un de ses plus gros défauts : ses références. Nous sommes dans une époque baignée de clin d’œil : il faut que les films flattent notre culture, qu’ils se rapportent à des choses connues. Il faut que la musique se réfèrent à des morceaux des années 80 ou parle de notre enfance de trentenaire, que le cinéma s’autoréférence, et, pour les jeux vidéo, c’est pareil : les clins d’œil sont devenus obligatoires.
Bref : visuellement, le jeu s’inspire énormément de Zelda : un héros esseulé, avec une épée, un bouclier et une tunique vert… Là ce n’est plus de la référence, c’est presque du plagiat ! De même, l’approche résolument difficile du jeu, qui nous oblige à recommencer régulièrement les passages les plus complexes, et à sauvegarder à des endroits précis, faisant réapparaître tous les ennemis de la carte, n’est pas sans rappeler directement la série des Dark Souls. Bref : Dark Soul / Zelda : voilà pour les deux grandes références. On saupoudre avec des visuels en 3D isométrique épurés, une musique électro minimal très agréable, bref, Tunic est vraiment dans l’air du temps.
Autre subtilité, et autre référence : on débloque, au fur de sa progression dans le jeu, de petits morceaux de papier qui sont en fait le guide. Tu sais, ce petit manuel que tu lisais à l’époque des jeux Super Nintendo, et qui a disparu de nos belles boîtes de jeux, désormais résolument vides. On ramasse les feuilles de façon désordonnées et on apprend donc les ficelles et l’histoire de Tunic en tâtonnant et en déchiffrant ce petit mode d’emploi, écrit en majorité dans une langue inconnue. Allez hop, encore un coup de coude appuyé aux vieux gamers que nous sommes : oui, Tunic fait aussi référence à cette époque où l’on galérait avec des jeux imports, lorsqu’on se torturait des écrans ou des bouquins en japonais.
C’est parti pour l’aventure !
Trop de référence tue la référence, comme disait David Pujadas dans son expédition en Andalousie. Ca pourrait être dommage si tous ces clins d’œil cachaient la misère. Mais heureusement non, car le jeu est bon.
Gameplay et progression
Tunic commence un peu comme le premier Zelda sur Nes. On se retrouve sans indication, sans épée, et sans aucun objet d’aide, à peine un slip. On apprend à se débrouiller tout seul, et on découvre l’histoire en même temps que les commandes du jeu. Il faut attendre un bon moment pour piger le scénario avec ses tenants et ses aboutissants. Le jeu se permettant quelques retournements de situations, vas-y je te spoil à peine là, à quelques endroits. Facile d’accès dans sa prise en main, le jeu se révèle rapidement très exigeant. Les premiers ennemis sont faciles à exploser, mais on se retrouve rapidement face à des monstres bien plus retors. Heureusement, tout comme le héros progresse et acquiert des facultés et des objets, le joueur lui aussi évolue, et comprend les subtilités du gameplay, les paterns des ennemis, et finalement, on progresse peu à peu.
La découverte de l’épée. Une bien belle rencontre.
On pourra tout de même pester contre un côté parfois trop cryptique, des indices dissimulés un peu trop finement, et surtout, la présence de deux fins de jeu, dont l’une, la bonne, est vraiment complexe à faire sans guide.
Le fameux manuel du jeu
Pourtant, un peu comme à l’époque, aller chercher de l’aide pour jouer à Tunic fait partie de l’expérience. Du moins, selon moi. Après avoir un peu bataillé lors de certains passages, et puis, surtout pour réussir à voir la « vraie » fin, je n’ai pas hésité à aller voir quelques infos sur les internets. Et ça n’a pas altéré mon expérience de jeu. Et je te dis ça en te regardant dans les yeux, fixement, et d’un air grave.
Ca n’a pas altéré… profonde respiration. Mon expérience de jeu.
Chouette
Est-ce qu’on se souviendra de Tunic dans quelques années ? Franchement, pas sûr, vue l’avalanche d’excellents jeux indés et de super productions à la Elden Ring, qui sortent au même moment. Pourtant, Tunic ne se contente pas d’être une petite expérience, et propose un très beau moment de jeu vidéo. Pas parfait, mais pas loin de l’être, et surtout, viscéralement addictif, mignon, et agréable à jouer.
Tunic est unique.