Les années passant, le jeu vidéo a perdu de son emprise sur moi. Moins de temps pour y jouer, et aussi moins d’envie. Mais ces derniers temps, coup sur coup, plusieurs jeux sont venus contredire cet état des lieux en me scotchant de nombreuses heures derrière l’écran, comme Zelda Breath of the Wild, Mario Odyssey ou encore Red Dead Redemption II.
Avec 85 heures de jeu pour terminer l’aventure principale, Dragon Quest XI rentre dans ce cercle très fermé.
Version Bonux
Sorti en 2017 sur PS4 au japon, il aura fallu deux ans pour voir Dragon Quest XI adapté sur Switch. Si les performances de la console de Nintendo sont moindres et impliquent certaines légères concessions (graphismes revus un peu à la baisse), elle jouit d’une version baptisée sobrement « ultime » et particulièrement gourmande.
On perd en effet en détail dans la version Switch, mais cela reste tout de même très propre.
On y retrouve des voix entièrement doublées en japonais et en anglais (les deux sont à tester, car excellentes), une musique réorchestrées par le Tokyo Metropolitan Symphony Orchestra, l’ajout d’un pan entier de scénario entre les deux principales parties du jeu, la possibilité de basculer en mode 2D et tout une partie bonus basée sur les précédents opus de la saga. Le joueur n’est clairement pas lésé car le jeu de base se révèle être déjà très généreux. Il l’est encore plus grâce à ces ajouts qui ne sont clairement pas là pour faire joli (amusez-vous à basculer la musique en synthétique, à savoir celle d’origine, vous allez comprendre votre douleur). Cerise sur le gluant, la démo totalement gratuite, disponible sur Switch, permet pas moins de 10 heures de découverte du jeu, de quoi mettre largement plus qu’un pied dans l’univers féerique d’Elréa, le monde de Dragon Quest XI.
La version en 2D reste très mimi et bien foutue !
Basique, simple
Le jeu en lui-même ne réinvente pourtant pas grand chose. Une histoire d’élu, un monde à sauver, une équipe de héros stéréotypés, et un mode de combat basique, si ce n’est simpliste : voilà ce qui est proposé, ni plus ni moins. On pourrait donc pester contre un manque flagrant d’originalité, et pourtant, c’est bien là que se trouve la force de DQXI. En proposant une vision quasi archaïque du RPG japonais, il en livre une copie impeccable. Oui, c’est classique, mais diablement maîtrisé. Les combats ne proposent qu’un simple tour par tour, avec très peu de subtilités, si ce n’est des attaques combos à débloquer lorsque les personnages sont en mode hypertonique (état qu’ils atteignent soudainement en plein combat) et débloquant de belles cinématiques. Du coup, on enchaîne les escarmouches avec plaisir.
Les personnages sont certes un peu stéréotypés, mais diablement charismatiques et entretiennent des relations sympas entre eux !
La musique, banale en soit, est tout de même magnifiée par le Tokyo Metropolitan Symphony Orchestra même si la répétition de certains thèmes, notamment la musique des combats, pourra rendre fou votre conjoint (regard en coin). Même le charadesign, toujours chapeauté d’une main de maître par Monsieur Akira Toryama, est plus abouti que d’habitude. On a l’impression que le mangaka a peaufiné son style et, même si on ressent sa pâte, on est parfois surpris par l’apparence de certains protagonistes, même les PNJ les moins importants. Enfin, d’un point de vu graphique, même si le jeu est moins beau que sur PS4, on alterne des moments très bof, avec des décors parfois coupés à la serpe, des donjons un peu répétitifs, avec des villes superbes, des prairies verdoyantes et de vrais moments d’admiration. Alors certes, on est à des années lumières de l’esthétique d’un Breath of the Wild, et le gameplay du déplacement, rigide au possible, nous ramène rapidement à la réalité. Et ce n’est clairement pas la possibilité de sauter, plus accessoire qu’autre chose, qui changera la donne.
Des combats simples, voire simplistes, mais toujours agréables.
Bref, classique, mais maîtrisé.
Des heures et des heures
Certes, j’ai pris mon temps, mais à l’heure actuelle, j’ai terminée la quête principale après plus de 85 heures de Dragon Quest XI. J’en suis bientôt à 100, et le post-game, les missions annexes et tous les petits secrets du jeu donnent de quoi grignoter pour arriver, je pense, aisément à 120 heures. Une pure folie, mais qui ne s’accompagne pas de sensation de lassitude, le jeu arrivant très bien à coupler les phases nomades et les phases devant sa télé. Un peu comme pour Zelda Breath of the Wild, je me suis retrouvé à faire de l’xp et des combats à foison dans les transports, et parcourir l’histoire principal et regarder les très belles cut-scenes sur grand écran.
Les héros puent la classe !
Bref, Dragon Quest XI, c’est une véritable petite merveille, une pépite ancienne, qui prend le meilleur de tout ce qui a pu se faire dans le genre, en gommant toutes les aspérités et les choses en trop pour parvenir à extraire la substantifique moelle du RPG japonais. Un régal.