Cuphead (One et Switch)

Il est le jeu qui m’a donné envie d’acheter une Xbox One. Sorti en 2017 sur la console de Microsoft, Cuphead a eu droit à un excellent portage sur la Switch en Avril 2019. Face à sa difficulté, je l’avais mis de côté. Mais la mise à jour récente, l’ayant débarrassé de temps de chargements trop longs et doté d’une belle version française, m’y a fait m’y replonger. 

Back to the Past

 

Ce que l’on remarque en premier lieu lorsqu’on joue à Cuphead c’est son esthétique particulière. En effet, le StudioMDHR, composé de seulement deux frangins développeurs, a repris le style si reconnaissables des dessins-animés américains des années 30. Les deux héros (Cuphead et Mugman, deux frères, on voit rapidement le clin d’œil des créateurs) se retrouvent donc au milieu de créatures hostiles, dans un univers à la fois drôle et inquiétant. Tout est magnifiquement animé et mis en scène. Les boss évoluent au fur et à mesure des combats, passant de plutôt mignons à franchement très inquiétants, voire carrément épouvantables.

En associant une ambiance très 1930 à des musiques jazz et ragtime d’époque, on obtient une atmosphère totalement unique et adorable. Flippante, parfois même dérangeante, certes, mais résolument adorable. Et oui, on peut mélanger les deux.

Cette créature sous-marine toute mimi ne va pas tarder à le devenir beaucoup moins…

Aux petits oignons

Cuphead est un jeu de plateforme / action proposant deux styles de niveaux. Les combats de boss (les plus nombreux) où l’on affronte un ennemi qui va évoluer au fil du combat. Les run and gun, qui s’apparentent plus à des niveaux de pure plateforme, avec un niveau à parcourir et de nombreux pièges et ennemis à éviter, ou occire.

Certains niveaux se font en avion, avec quelques spécificités, mais toujours autant de plaisir !

Le gameplay est plutôt nerveux et le jeu répond au doigt et à l’œil. Heureusement, car c’est vraiment dur. On ne peut progresser dans l’aventure qu’après avoir perdu des dizaines et des dizaines de fois : il faut faire et refaire un niveau, apprendre toutes les attaques d’un boss, pour pouvoir enfin en triompher. Ça pourrait paraître rébarbatif, et ça l’est si on est vraiment allergique à ce type d’approche du jeu vidéo, mais l’enrobage est tellement beau que l’on a du mal à se lasser. Qui plus est, on prend rapidement un malin plaisir à analyser les patterns d’un boss et admirer sa propre progression et la façon dont notre cerveau enregistre et apprend de ses erreurs, ce qui est, pour ma part, une petite jubilation. On se fait exploser par la première attaque du boss, puis, on apprend à l’éviter, on découvre celle d’après, on meurt, on reprend, et ainsi de suite, jusqu’à savoir lire parfaitement la partition. Sans oublier de belles parties d’improvisations, car les réflexes sont toujours mis à rude épreuve, et une grande part d’aléatoire plane sur les combats (l’ennemi peut très bien décider d’utiliser telle ou telle attaque, de venir par la gauche ou la droite : bref, on n’est jamais totalement rassuré).

Le jeu permet d’acheter de nouvelles armes et certains coups spéciaux, comme ce « super fantôme » qui fait d’énormes dégâts aux ennemis !

Au final, la moindre victoire prend une intensité folle. On lâche la manette et on souffle un grand coup tout en savourant son plaisir. Cuphead est ardu, certes, mais pas impossible, il faut juste savoir que le prix à payer, en terme de temps et de nervosité, peut être élevé.

Une fois qu’on connait bien leurs attaques, certains boss sont presque faciles !

Devil may cry

La fin du jeu peut arriver vite si l’on s’accroche un tant soit peu. Le mode deux joueurs, une coop bien ficelée, permet aussi de se ressusciter l’un l’autre en pleine partie, ce qui facilite plus les choses. Pourtant, les plus acharnés pourrons toujours tenter de terminer chaque niveau avec la meilleure note et tenter le 100%. Moi, le simple fait de finir le jeu m’a suffit.

Le principal antagoniste n’est rien d’autre que… le diable !

Bref, Cuphead réussit le tour de force de proposer à la fois un gameplay classique, basé sur un plateformer « die and retry », mais proposant une esthétique assez inouïe et totalement réussie. Même après plusieurs heures, on relance le jeu avec plaisir face à ces personnages hauts en couleur et cette ambiance unique.

Qui plus est, le portage sur Switch est une vraie réussite, sans aucun downgrade. Que demander de plus ? Un petit trailer pour voir le jeu ? Mais bien sûr mon petit Guillaume.