Il n’y a pas que la littérature ou le cinéma qui peuvent se vanter de nous faire vivre de belles émotions. Le jeu vidéo, dans une moindre mesure, possède également ses moments d’anthologie qui peuvent nous faire verser une petite larmichette. Attention, ce billet doux est très personnel et donc, peu objectif. C’est le risque avec ce genre de sujet, hein ! Et puis, il va y avoir du spoil. Sachez-le. Allez, parlons maintenant de 5 moments intenses, où j’ai sorti failli sortir les mouchoirs.
5 – Portal. La théorie du cube.
Une belle histoire de cube…
Véritable OVNI vidéoludique à l’époque de sa sortie, le premier opus de Portal s’est révélé être bien plus qu’une bonne surprise : il a instauré un véritable nouveau gameplay avec son générateur de portails spatiaux. Il aurait été facile de développer un simple puzzle game en vue subjective, mais avec la personnalité de Glados et l’IA bien trop intelligente du complexe d’Aperture Science, dans lequel l’héroïne est enfermée, le tout prend une véritable consistance. Vous savez, ce petit quelque chose qui donne une âme à un jeu. Intelligemment réalisé et écrit, cette petite pépite arrive à créer un lien entre le joueur et… un cube. Et ça, c’est fort. Ce petit cube de rien du tout, bien utile pour résoudre les mille énigmes de Portal (vas-y que je te pose sur un interrupteur, vas-y que je te mets sur la trajectoire d’un laser pour ouvrir une porte), apparaît, lorsqu’on y réfléchit, comme notre seul allié dans cet immense complexe. Le plus étrange est que l’on ne se rend pas compte immédiatement de l’attachement qu’on porte progressivement à ce simple objet. Finalement, le joueur s’en apercevra trop tard, lors d’un des derniers niveaux du jeu. Après moult services rendu, ce simple petit cube devra disparaître dans un conduit menant à une cuve de lave. Le seul et unique moyen de continuer l’aventure. Et, pendant quelques instants, on hésite. On hésite à abandonner un simple objet. Tout simplement parce que l’écriture du scénario et la façon dont est présentée l’ambiance du jeu font que ce petit cube a pris une importance plus que matérielle à nos yeux. On s’y est attaché. La force d’un scénar’ qui arrive à nous attacher à un cube à cœur. Chapeau.
4 – Secret of mana – Une neige de larmes
Les moments poignants dans Secret of Mana sont légion, comme souvent à l’époque, dans les RPG made in Squaresoft. Le héros banni de son village, l’héroïne à la recherche de son petit ami et qui doit le tuer à la fin, le petit elfe abandonné de tous… breeeeef, quand on découvre, comme ce fut mon cas, son premier jeu avec une vraie « histoire » et qu’on a dix ans, passez-moi l’expression, mais, niveau émotions, on en prend plein la gueule ! Et s’il y a UN moment dont je me souviendrai, c’est peut-être ce bref instant, juste avant la confrontation finale. Instant qui est doublement chargé en émotion. Pourquoi ? Et bien parce que c’est récemment que j’ai compris l’essence même de ce passage, largement édulcoré lors de sa première traduction en 1994. Je vous résume un peu la situation. Les trois héros viennent de défoncer comme il se doit le big méchant de l’histoire, sur sa big forteresse volante, et on se dit que tout est fini, youpi la belle vie. Sauf que non, le fameux « Demo Mana », un dragon tout doux et plutôt gentil à la base, vient lui aussi défoncer la forteresse volante. On est alors dans l’obligation de l’occire, lui aussi. Choix difficile et petit dialogue rapide entre les personnages, pris dans le feu de l’action : le héros a du mal à se faire à l’idée de tuer une bébête toute douce comme Flammy, le gentil dragon qui nous transporte sur son dos tout au long de l’aventure. Une fois face à la bête et ses millions de HP, on revient un peu sur son côté « tout doux » et on passe en mode guerrier. Sauf qu’à la fin, lorsqu’il meurt et se transforme en neige, l’émotion est là. Émotion augmentée par cet élément que j’ai découvert récemment (et impossible de retrouver la source, ni la véracité du propos) qui voudrait que la traduction japonaise soit bancale, et que le dragon en question ne soit rien d’autre que notre petit Flammy qui a pété un câble. Difficile à croire ? Pourtant, dans le générique de fin, alors que le héros dit au revoir à tous ses compagnons, on ne voit plus une seule trace du petit Flammy en question… Autant vous dire qu’avec le recul, me dire que j’ai dégommé celui sur lequel je voyageais pendant des heures m’a fait mal au bide. Ah, oui, et accessoirement, le troisième héros de l’histoire disparaît pour toujours dès que le dernier boss est vaincu. Les deux héros restants font le tour du monde pour revoir les personnages qu’ils ont croisés, tandis que la neige, symbole de la mort du Demo Mana, tombe sans discontinuer. Voilà, voilà…
En ce qui concerne le lien entre Flammyet le Demo Mana, le mystère demeure, je n’arrive plus à retrouver mes sources. Toute personne en possession d’informations quant à ce sujet est la bienvenue !
3 – The Walking Dead – Le choix : mon meilleur ennemi.
Hey petite, que tu tires ou pas, psychologiquement tu vas prendre très cher !
J’ai déjà prévenu en début d’article, il va y avoir du spoiler, et ici, on attaque un jeu très récent, donc attention à toi qui ne l’a pas encore terminé, ma petite Mauricette, tu risques de passer un mauvais quart d’heure. The Walking Dead a fait l’effet d’une bombe à sa sortie. Véritable petit film interactif au scénario sans compromis, le jeu nous place dans la peau de Lee, un héros attachant, mais confronté à des choix parfois super cruels, et avec un délais de décision ultra rapide. Imagine-toi, de bon matin, un zombie dans ta cuisine qui agresse ton papa et ta maman. Tu ne peux en sauver qu’un seul et tu as 2 secondes, si tu ne prends pas de décision les DEUX MEURENT. Voilà le genre de scénar’ méga stressant que nous propose le jeu. Un pays infesté de morts-vivants, ça créé une ambiance, ma ptite Mauricette.
Paradoxalement, le moment le plus poignant de l’histoire, selon moi, vous met face à un choix où le joueur peut prendre son temps. Cruellement mordu par un zombi, le héros sait qu’il n’a plus d’échappatoire. Il a déjà eu l’occasion de choisir entre se couper le bras et arrêter la propagation du virus (mais pour se faire mordre ensuite, ne pouvant plus se défendre aussi bien qu’avant), ou garder son membre, mais laisser la maladie l’affecter peu à peu… Cette fois, menotté lui-même à un mur, face à la petite fille qu’il protège depuis le début de l’aventure, le deal est simple. Lui demander de fuir, ou de le tuer. Allez, petite gamine, que préfères-tu ? Abattre ton père de cœur, avec lequel tu as créé une puissante relation, et le voir mourir d’une balle entre les deux yeux, ou le laisser « vivre » et le croiser plus tard, en mode zombie, avec le bras d’un de tes potes dans la bouche ?
Tu rigoles jaune. Tu prends ta décision. Le jeu se termine. Tu décides de ne plus jouer aux jeux vidéosses pendant un bon moment.
2 – Red Dead Redemption – Papa où t’es ?
Astalavista bye bye
Les mecs de chez Rockstar sont doués pour créer des personnages avec une véritable personnalité. On se souvient de Niko Bellic, dans GTA IV, de son envie de sortir de la violence et du banditisme, et du fait qu’il y replonge toujours. Dans Red Dead Redemption, c’est pire. Le pauvre John Marston est pile poil entre le héros et l’anti-héros. Ok, il a un passé de brigand et de giga bandit, mais ses remords, les innombrables services qu’il rend dans le jeu et toutes ses aventures font qu’on s’attache énormément à ce cow-boy. Et lorsque l’on réussit enfin à payer nos dettes à la société, à retrouver notre ranch, notre femme et notre fils, on se dit que le jeu est vraiment cool, qu’il nous offre une happy end comme le héros le mérite.
Oui mais non. C’est criblé de balles et trahi par ces mêmes agents fédéraux qui l’ont manipulé durant le jeu que notre héros termine son aventure. J’ai encore le souvenir de ses derniers instants, de ce moment où il ouvre la porte de sa grange, face à ces dizaines et dizaines de types qui le visent avec leurs flingues, et ce dernier regard, droit, solide. Pffff, de quoi avoir bien la haine et l’envie de jouer un véritable bad boy lorsqu’on incarne son fils, quelques années plus tard. Un moment vraaaaaaaaaiment poignant.
Allez, je vous l’offre, c’est cadeau !
1 – Elite Beat Agents- Chiale en rythme, baby !
On vient t’aider. T’aider à sortir ces grosses larmes, baby !
Je vous avais prévenu, ce top 5 est subjectif. Elite Beat Agents est la version occidentale de Osu! Tatakae! Ōendan, un jeu de rythme où l’on « incarne » des « supporters » qui viennent aider différentes personnes dans leurs tâches quotidienne. Les scénarios sont foufifous : on aide une mère de famille, météorologue de son état, à faire que sa journée de pique-nique avec son gamin soit belle, un ancien joueur de baseball à vaincre un golem géant, les anticorps d’un athlète à le faire guérir plus rapidement, etc !
Tout ça, jusqu’à CE NIVEAU. Le père de famille qui part au boulot, qui dit qu’il reviendra à Noël et… qui ne revient pas. Le but est d’aider la mère et à la fille à faire un Noël digne de ce nom et là… Imaginez le petit CaliKen, pleurant des nouilles, tout en essayant de jouer en rythme. Les larmes qui tombent sur l’écran tactile, la rage et l’envie de faire le meilleur score pour aider cette petite famille déchirée… Je me souviendrai de ce passage et de cette musique, à vie. Oh oui, il y a plus dramatique, bien entendu, mais ce moment précis, à cet instant précis, c’était la folie dans mon petit cœur de gamer.
En attendant, voilà du lol des larmes en barre