C’est toi que le monde attend

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La vie est faite de rencontre, parfois fortuites, parfois volontaires, parfois les deux. Ces rencontres, elles sont nombreuses, variées, et elles nous apprennent tout un tas de choses, dans différents thèmes, dans différents genres.

Prenons la musique par exemple. Oui, parce que tu as bien compris que la zic ça me bottait bien. Bref. Difficile parfois de concilier extrême timidité et besoin de partager ses compositions avec un max de monde. Du coup, dès que l’occasion se présente, j’essaie de gagner de l’expérience. Par moi-même, mais aussi par le biais de rencontres, de discussions. Gagner l’expérience des autres, en quelque sorte, en attendant le level up qui te permet de progresser à ton rythme.

J’en ai eu, des rencontres intéressantes. Des types que tu respectes énormément, ou que tu découvres un soir, et qui te disent une phrase, qui te marque à vie. Je me souviens de Mario, un pote malgache qui m’avait proposé de faire les chœurs pour ces chansons. Donne-toi toujours à 100%. Une phrase simple, mais ô combien porteuse de sens. Combien de fois je me suis retrouvé à apprécier faiblement quelque chose de parfait musicalement parlant, mais à préférer un autre morceau avec plein d’imperfection, tout simplement parce que l’énergie qui le portait le transcendait ? A ce niveau là, l’exemple des Red Hot Chili Peppers est frappant.  Je parle de leurs premiers albums bien sûr. Là où la folie et les explosions de rythmes et de paroles l’emportaient sur la structure et le conformisme des morceaux. Jouer à 100 %. Etre sur scène, et accepter ses erreurs. En allant dans une direction, à fond, on a pas de regrets.

La seconde chose que j’ai appris, c’est mon pote Bap qui me l’a dit une fois. Et elle découle forcément de la première réflexion. C’est se faire plaisir avant tout et être soi-même. Combien de fois est-ce que je me suis retrouvé à composer un morceau de façon à ce qu’il soit propre, correct, qu’il plaise aux gens… pour ne pas avoir trop honte de le faire écouter. Pour que ça sonne comme ce qu’on écoute généralement. Mainstream, comme disent les djeunz. Mais quel est l’intérêt ? Pourquoi se dénaturer pour plaire aux gens ? A quoi cela sert de chanter si c’est pour chanter ce qui n’est pas soi-même ? Où est le partage, la volonté de communier autour de quelque chose de personnel ?

Grâce à Bap, j’ai confirmé cette envie de faire des morceaux qui me plaisaient avant tout. Vous aimez, vous n’aimez pas, tant pis, mais ce que vous écoutez, c’est moi, et bien moi, et je n’aurai pas de regret.

La dernière chose que j’ai comprise, c’était hier, lors d’une rencontre littéraire à la bibliothèque. Un auteur dont je n’avais lu aucun livre, mais qui faisait aussi de la musique, que j’avais pu écouter un peu. Au détour d’une conversation, dehors, nous discutons. Il me reparle de cette relation avec le public. Cette frustration de ne pas avoir un contact direct avec ses lecteurs quand il écrit, et qui l’empêche d’arrêter la scène, car il y trouve une relation incomparable avec les gens qui apprécient sa musique. Je discute un peu de ce que je fais, et de cette difficulté à « être soi-même » et non pas ce qu’on pense que les gens aime. Tout comme Bap, il me dit qu’il faut arriver à faire ce qu’on veut. Même si une seule personne aime ce qu’on fait, alors, ce sera déjà gagné, pour lui. Le monsieur a de la bouteille, la quarantaine, et il est passé d’une musique super rythmée a des morceaux beaucoup plus personnels. Avec une seule guitare et une seule voix, on est encore plus proche de son public. Il faut alors assumer la moindre erreur, la moindre fausse note s’entend, mais c’est aussi un moyen de communiquer encore plus directement avec le public.

Quelque chose dont je suis pour l’instant incapable…

Une heure plus tard, pendant la dédicace des livres, je lui fais signer un de ces ouvrages. Il se souvient de notre conversation, et me laisse ceci. Une phrase dont je me souviendrai pendant longtemps je pense…


1 comment

  1. Pithou juin 21, 2011 9:47  

    Je ne suis pas du tout d’accord car en fait c’est MOI que le monde attend (et d’ailleurs, pourquoi se limiter au seul monde alors que l’univers entier … voire plus … est dans l’expectative attendant ma venue glorieuse au milieu des anges joueurs de trompette et de harpe, des crapauds ailés translucides et des chenilles flottantes à injection directe).
    Alleluia, ouah ouah ouah !

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