L’étonnante anecdote du Docteur Pingouin

Qu’est devenu Internet ? Ce lieu étrange et magmatique que j’ai découvert, chanceux, à la fin des années 90. Entre amateurisme, bidouillages et découvertes émerveillées : il y faisait bon surfer. Désolé de faire mon vieux con, mais désormais, moi le premier, sur les Internets, on recherche l’efficacité, le rendement, la rapidité. Vive l’IA, au revoir les errances, les erreurs, les errements. Résultats rapides, timés, efficaces : voilà ce qu’on recherche.

Aussi, ce soir, je te propose l’inverse opposé. Une lecture cosy proposée par ce blog qui refuse de mourir, à l’heure des réseaux sociaux et du zapping de vidéos tiktokiennes ultra courtes : une histoire longue à savourer bien installé dans son fauteuil. Depuis ton ordinateur, ton téléphone, ta tablette ou sur tes lentilles du Futur. Allez, c’est parti.

Voici l’étonnante anecdote du Docteur Pingouin.

 

 

La découverte sur Youtube

Nous sommes en 2010. Youtube n’a que 5 ans. Il fourmille de vidéos amateurs, de créateurs de tous bords, et il n’y a pas encore de format totalement cadré et millimétré. En pleine période musicale personnelle, je cherche des vidéos d’artistes, pour notamment apprendre des morceaux à la guitare. Je tombe sur de nombreuses vidéos de musiciens, plus ou moins pros. C’est ainsi que je découvre la chaîne de Docteur Pingouin. Je recherche des accords sur des chansons de Disney, et le Monsieur est un sacré bon chanteur et guitariste. Il reprend beaucoup de thèmes de films Disney et y apporte une touche de jazz manouche du plus bel effet. Je tombe notamment sur sa reprise de Je suis Ton Meilleur Ami d’Aladdin. Son jeu de guitare me fascine pas mal, et j’adore l’énergie qu’il dégage. Je décortique un peu ses vidéos et je garde ça dans un coin de ma tête.

 

 

Acte 2 – Geek Muzik

En 2006, je rejoins le mouvement « DS in Paris« , un regroupement de joueurs de console Nintendo DS, toutes les semaines, sur Paris. Quelques années plus tard, j’en deviens l’organisateur. Les joueurs se rassemblent toutes les semaines, dans la joie et la bonne humeur. De mon côté, comme tu le sais sûrement, je fais de la musique, surtout à l’époque, et j’ai mon petit groupe de funk. Je me dis que la communauté DS in Paris est un public de musique potentiel. Si je pouvais réunir des artistes autour de la culture geek, pop, faisant de la reprise de musique de jeux vidéo ou de dessins animés de mon enfance, ce serait super, et j’aurai de quoi remplir une salle, ou un bar, en terme de spectateurs.

Ainsi sont créées, en 2014, les DS in Paris Musicales, qui deviendront ensuite Geek Muzik. Et c’est un vrai succès ! Nombre d’artistes s’y produisent, et certains s’y rencontrent également, créant alors de nouvelles collaboration. Musiciens classiques reprenant des thèmes de jeux vidéo comme Pixelophonia, artistes rocks proposant des reprises (Krapo) ou des compos (Kickban) : ils sont nombreux à défiler à chaque nouvelle soirée. Et dans un coin de ma tête, peut-être même dès la création des Geek Muzik, je garde à l’esprit Docteur Pingouin. Son style enjoué, ses reprises jazzy des thèmes de Disney et son énergie incarnent totalement l’esprit Geek Muzik.

Résumé de la première DS in Paris Musicale :

Final de la seconde DS in Paris Musicale, folle !

Acte 3 – La rencontre

Les Geeks Muzik s’enchaînent et ne se ressemblent pas. Je suis heureux de cette création. Le public est au rendez-vous, les artistes sont contents, et le bar qui nous accueille, le regretté Abracadabar, est ravi de nos soirées. Il y a une belle ambiance un peu foutoir et artistique qui colle au lieu. Nous agrémentons les interventions de chaque musicien par des jeux, des concours et autre blindtests. Le public a généralement l’habitude de venir jouer à la console, pas forcément écouter un concert. L’idée est donc de les faire participer entre chaque set, à la manière d’entractes interactifs. Cela permet aussi aux autres musiciens de s’installer. Le rythme est donné, j’apprécie ces instants, et, lorsque les artistes jouent, j’en profite pour aller boire un verre au bar. Un lieu propice à la discussion avec les habitués des DS in Paris, les employés du bar, les artistes venus pour l’occasion ou parfois, d’illustres inconnus. Un soir donc, de nouveau accoudé au comptoir, écoutant le groupe qui joue et sirotant ma bière, je commence à discuter avec un type sympa et enjoué. Il aime le concept et s’est retrouvé ici par je ne sais quel hasard. Son visage et sa voix me disent quelque chose. La pinte a peut-être embrumé mon esprit mais je ne suis pas débile pour autant.

-Excuse-moi, mais, tu ne serais pas Docteur Pingouin ?
-Mais oui ! Tu me connais ?

La discussion est nébuleuse ! La boisson, l’ambiance, la musique improbable qui tourne actuellement, ou tout simplement, la situation ? Que fait ce type ici ? Je ne savais même pas qu’il était parisien, ni qu’il fréquentait le bar ou avait entendu parler des Geek Muzik. À vrai dire, le temps ayant passé, je ne me souviens même plus de son explication quant à sa présence, et je ne pourrais même pas confirmer le fait qu’il me l’ai dit. Toujours est-il que le courant passe, et il passe bien. Le type est aussi sympa que dans ses vidéos. On discute.

Petite interprétation stylé de Zqwyrt et Jumpman, de l’orchestre Pixelophonia

Acte 4 – La consécration

Et puis voilà, à force de discussion, on prend contact, et le reste n’est que poésie. Pour le plus grand plaisir de mes oreilles, Docteur Pingouin jouera lors de la 16ème DS in Paris Musicale ! J’en retrouve, pour toi public, quelques extrait que j’avais précieusement gardé :

Et un petit résumé de cette fameuse soirée.

Une découverte en 2010, une création événementiel qui m’y relie, une rencontre impromptue… Le monde est fait de coïncidences, ou bien, parfois, provoquons les nous-mêmes ? En tout cas, ce souvenir m’est revenu récemment à l’esprit, et je tenais à vous partager cette belle histoire.