Il y a quatre ans, presque jours pour jours, je vous parlais d’un certain Voyou. Agréablement surpris par son premier album, la conclusion de l’article espérait un second opus encore meilleur.
On ne va pas tourner autour du compact disque : je te le donne en mille Émile, c’est le cas.
La mélodie du bonheur
Il faut une seconde écoute, plus poussée, pour retenir la substantifique moelle des Royaumes Minuscules. En effet, l’album est plus complexe qu’il n’y parait. Les mélodies flattent l’oreille, l’orchestration est riche et nuancée, quant aux paroles, elles sont à la fois simples et recherchées. C’est d’ailleurs un peu la force de Voyou : il lui faut peu de ciment poétique pour bâtir de belles constructions musicales. Cela donne des chansons accessibles, tout en étant profondes, des musiques entraînantes, sans être trop simples.
Voyou chante le quotidien, les aléas de la vie, le confinement, les séparations, depuis nos regards d’être humains. Les Royaumes Minuscules nous ramènent à notre petite condition de petits primates, d’insectes du quotidien, et nous rappelle qu’il faut prendre le temps de vivre. Prendre le temps d’observer autour de nous, ce qui nous entoure et ceux qui nous entourent : ces gens, ces créatures, et cette vie que l’on zappe du coin de l’œil bien trop souvent.
A contre courant d’une sorte d’énervement et d’emballement ambiant, que l’on retrouve parfois dans la chanson/pop française et ailleurs, le calme et la naïveté de Voyou sont salvateurs. Soleil Soleil, son duo avec November Ultra est un petit joyau de douceur. Son Huit Clos est une pépite à fredonner sans fin, et La Nuit, Le Jour apporte un surplus de rythme et un tube supplémentaire à cet album qui en regorge.
A n’en pas douter, les Royaumes Minuscules est un gigantesque album.