[Book’o’pif] : Préparer les petits à la Maternelle

J’arpente chaque jour le chemin de la paternité avec volonté et inquiétude, tel un Indiana Jones des temps modernes. En guise de fouet et de pistolet, j’utilise le monde merveilleux des livres. Bibliothécaire de père en fils, fils de boulanger. C’est en prenant plaisir à découvrir des bouquins sur l’éducation, dite positive, que j’apprends chaque jour un peu plus sur moi-même, les enfants, la vie, les neurosciences et le Quinté+.

Aujourd’hui, je me livre (ahahahaha) à vous avec « Préparer les petits à Maternelle« 

Liberté, égalité, scolarité

 

Cet ouvrage est issu des Assises de l’École Maternelle et réunit une dizaine d’experts de la petite enfance  autour de Boris Cyrulnik (neuropsychiatre) pour réfléchir, notamment, sur l’acquisition du langage, la mémoire, le rôle des émotions ou encore le sommeil. Chaque spécialiste y va en effet de son petit chapitre.

Et attention, je me dois immédiatement de remettre les points sur les i, lisez bien la quatrième de couverture du bouquin avant de l’attaquer, car le titre est totalement hors-sujet. C’est d’ailleurs là le défaut principal du bouquin. Puisqu’il conviendrait bien mieux de le nommer « Préparer la Maternelle aux petits » et non l’inverse. 

En effet, le bouquin parle des modalités d’évolution et de changement de la scolarité des petits. Il ne s’agit pas vraiment d’un livre de psychologie sur l’enfant et son passage de la crèche/nounou/garde parentale à l’école. Donc ne le lisez pas si vous cherchez, comme moi au début, des astuces pour le faire intégrer tranquillement l’école en l’y préparant.

Non, ici, il s’agit de la République Française qui s’interroge, étudie les données, collecte les informations récentes, pour apporter la meilleure réponse aux épineux problèmes de déscolarisation, d’inégalités des chances et d’exclusion, en rendant notamment obligatoire l’école dès 3 ans. On est dans du scientifique, du civique et même du politique, avec une préface de Manu, quand même, on déconne pas. Tu me connais, d’ailleurs, ma jeune Farida, je suis pas un fan du gouvernement actuel, par contre, force est de constater que Manu s’exprime bien et que sa petite accroche en début de bouquin est sensible, sociale, humaniste et réfléchie. Essayer d’aider les enfants les plus démunis et dans les situations familiales les plus complexes, en rendant l’école obligatoire, c’est tout de même plutôt louable.

Dommage cependant que le livre ne soit qu’une succession de points de vues de professionnels, plus ou moins intéressants suivant l’angle de lecture que l’on recherche, et où peu de chapitres abordent frontalement les problèmes rencontrés. On reste globalement dans le théorique, les données scientifiques et sociales, mais cela reste un peu abstrait. On apprend quelques infos intéressantes sur les enfants, sur l’importances de certains éléments que l’on peut retrouver à l’école ou dans leur éducation (l’adaptabilité du mobilier et des jeux, le bilinguisme, le sommeil, etc) mais pas vraiment de clefs pour les parents. 

Bref, on est face à un colloque de professionnels, intéressant et/mais théorique, qui permet tout de même de faire avancer le schmilblick. Je ne saurai pas vraiment vous conseiller cette lecture donc, un peu ardue parfois (surtout le début avec Boris, qui est plus neuroscientifique que vulgarisateur, du moins parfois). On se quitte avec ce magnifique trailer. Ah, euh, non, c’est un bouquin (ça faisait longtemps que j’avais pas parlé de livres en fait, hein ? Le bibliothécaire en mousse).