Salut. Tu possèdes Netflix ainsi que quelques soirées de libres ? Tu aimes frisonner, mais pas trop non plus ?
J’ai ce qu’il te faut, ça s’appelle : The Haunting of Hill House et (attention spoiler) c’est excellent.
Recherche appartement ou maison
L’histoire est simple, bien qu’elle ne soit pas vraiment racontée chronologiquement. T’inquiète pas Marceline, cela reste très clair et compréhensible.
Dans les années 90, un couple et leurs 5 enfants emménagent dans une vieille demeure isolée. L’objectif des parents est simple : la retaper pendant l’été puis la revendre bien plus cher et aller s’installer ailleurs avec le bénéfice tiré. Tout se goupille plutôt bien : la maison est classe, gros terrain de jeux pour les bambins et amour au beau fixe pour le couple.
Bon, quand on voit la baraque, faut être motivé pour y vivre…
Malheureusement, très rapidement, des phénomènes inexpliqués vont commencer à apparaître, surtout la nuit, mais pas que. Les enfants seront les premiers à voir et entendre des choses, mais le couple sera aussi face à des événements qui le surpassent.
« Maman, on a un peu du mal à dormir. »
Petit à petit, les travaux de la maison n’avançant pas comme il faut, les choses étranges se multipliant : l’ambiance commence à devenir étrange, mais la famille reste unie. Jusqu’à cette terrible nuit, appelée « LA nuit » où tout bascule. On n’en dira pas plus.
5 frères et sœurs empêtrés dans leur passé, leurs conflits, mais qui s’aiment, malgré tout.
Double narration
La série réussit plusieurs tours de force, dont celui-ci : l’histoire se passe à deux époques différentes. La première histoire, celle de la rénovation de la maison. Et puis, celle, 30 ans plus tard, de ces enfants qui ont grandi, chacun dans leurs voies, et qui se retrouvent pour une occasion précise. A eux alors de faire face aux fantômes du passé, au figuré comme au propre. Oui, puisque, tu l’as compris avec le titre mon petit Denis, il est question de fantômes.
Toi t’aurais du rester dans ton lit !
Mais au delà de la simple série qui fait « bouh », le véritable intérêt de The Haunting of Hill House réside dans le fait qu’il s’agisse avant tout de l’histoire d’une famille. A tel point que les fantômes, réels ou pas, sont finalement relégués au second plan, et ne servent que de moteur aux tensions qui parcourent cette famille éclatée.
Maman fais-moi peur
The Haunting of Hill House est donc, finalement avant tout, un drame familiale. C’est justement ça qui la rend si profondément agréable à regarder. Car les éléments liés à une famille : disputes, incompréhensions, jalousies, mais aussi respect, entraide et amour, créent rapidement un climat très paradoxal au sein de la série. Oui, on a un peu peur, mais on peut se réfugier contre son grand-frère, dans son lit, et affronter ensemble ses angoisses, de même que le téléspectateur serrera contre lui son chat/coussin/copine/copain/nounours, en savourant une série à la fois angoissante mais résolument cocon.
Le jeu des acteurs, enfants et adultes, tous excellents et l’intelligente narration, qui distille peu à peu ses éléments, en osant le grand écart entre deux histoires de trente ans d’intervalle, évitent à la série de s’essouffler sur le long terme. Au contraire, au fur et à mesure des épisodes, les personnages deviennent encore plus attachants, les monstres paraissent familiers et presque naturels et le développement de l’intrigue n’en devient que plus savoureux.
Outre le fait que les enfants jouent bien, leur ressemblance avec leur pendant adulte est frappante.
Un dernier mot sur la réalisation, véritablement fantastique, à l’instar d’un épisode vraiment magistral, où des plans séquences vertigineux réussissent à lier passé et présent sans la moindre coupure apparente : une véritable réussite. Souci du détail également dans chaque plan, puisque les spectateurs les plus avisés réussiront à apercevoir des formes étranges, des visages, des mains, des ombres, dans les passages les plus anodins. Car finalement, si quelques jump scares apparaissent ça et là, c’est surtout l’ambiance de la série et la présence quasi permanente des « occupants » de la maison, visibles ou presque, qui donne le ton général, entre angoisse et plaisir.
A regarder
Une saison pour l’instant, qui se suffit totalement à elle-même, bien qu’une seconde soit apparemment en route. Je ne peux que vous conseiller ce petit bijou, et vous laisser avec ce trailer, qui vous mettra dans l’ambiance.