Dodgeball

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La vie est une partie de balle au prisonnier. Et c’est la Mort qui lance la balle. Au début, elle a personne dans son équipe. Dans la notre, par contre, c’est salade-tomate-oignon : une team complète de chez complète. Alors la Mort galère bien à nous toucher avec sa balle. Elle a bien le seum. Faut bien avouer que, dans notre super équipe, y a des joueurs un peu moins agiles que d’autres. Du coup, on les protège, et on espère que la Mort ne va pas les toucher.

Le gros souci, c’est que dans cette partie de balle au prisonnier, nous, on a jamais la balle. On peut jamais l’envoyer sur la Mort. Elle craint rien. Elle attaque. Tout le temps. Parfois elle prend son temps. Parfois, elle lance la balle bien comme il faut et elle touche quelqu’un de l’équipe. Souvent, elle arrive à toucher les joueurs les plus vieux qui n’ont pas eu l’énergie d’éviter la balle. Alors ils nous font un sourire et vont de l’autre côté du terrain. Comme la Mort c’est une grosse cheum, elle les fait même pas jouer. Non, c’est toujours elle qui lance la balle pour essayer de nous toucher. Par contre, parfois, elle surprend tout le monde et touche un des meilleurs joueurs de l’équipe. Un type en pleine forme, solide, encore vert quoi ! Et là, ça fait encore plus mal au moral, parce qu’on s’y attendait pas. Le pire, c’est quand elle arrive à faire des combos et en prendre plusieurs d’un coup. Salope…
Pourtant, j’arrive pas à la haïr complètement. Peut-être parce qu’elle joue toute seule et qu’elle me fait de la peine. Dans son équipe, nos anciens joueurs l’ignorent royalement. Ils rigolent entre eux. Et finalement, je suis content qu’ils soient ensemble et se retrouvent de l’autre côté du terrain.

Je me dis que le jour où je serai touché par la balle, y aura du monde pour m’attendre. Et puis, désolé pour toi chérie, mais si ton équipe grandit, la notre aussi. De nouveaux joueurs arrivent régulièrement. Ils sont jeunes, robustes et mignons. Et ouais, la partie est loin d’être finie, et on va bien te niquer ta race, la Mort.