Force est de constater qu’on aborde souvent le jeu vidéo de façon bipolaire. Et là, je te laisse avec cette phrase et je m’enfuis en courant. Non, plus sérieusement, même si je grossis volontairement l’exemple : quand on parle de jeu vidéo, soit ce sont des bouses, soit ce sont des tueries. Pareil d’un point de vu commercial : une console défonce tout, ou bien elle fait un bide.
Avec la masse de fric déployé dans l’industrie vidéoludique (arrête de faire des phrases comme ça CaliKen s’il te plaît), c’est sûr que dès qu’un produit n’atteint pas les sommets, on ne le voit plus. Pourtant, nombre sont les jeux ou les consoles qui se vendent bien, mais juste bien (par exemple, la PSP qui, sans avoir atteint les records de la DS, a été une console qui s’est bien vendue).
Pareil pour la 3DS. Une console qui se vend plutôt bien… Oui, mais pas assez bien pour une DS. C’est là toute l’erreur de Nintendo, celle de l’avoir laissé dans la lignée des Dual Screen… mais aussi tout le bon côté des choses.
Le bon côté des choses ? Et bien oui, laisse-moi t’expliquer tout ça en détail.
Première erreur : Garder le nom DS
Entre la DS Tank et la DS XL, beaucoup de changements ont été apportés. Qualité de l’écran, nouvelle interface, nouveau design. Mais l’architecture interne de la console restait la même. Avec la 3DS, nous n’avons plus que le concept de commun, et la rétrocompatibilité (qui n’est d’ailleurs qu’une émulation en bonne et due forme).
Pour les casuals, comment expliquer que les jeux DS soient les mêmes sur DS Tank, lite, i, XL mais pas 3DS ? Va expliquer à la mamie qu’elle ne peut pas mettre ce nouveau jeu où elle entend pourtant le mot « DS » dans une console qui s’appelle aussi « DS ».
Alors bien sûr, ça y ressemble. Deux écrans, un stylet, un nom presque pareil… Tiens, autre erreur d’ailleurs. Communiquer principalement sur la 3D… Alors que ce n’est pas l’ingrédient le plus intéressant de la bête. Certes, l’effet waouh, ok, merci… mais après, si la 3DS peut marcher, dans un avenir plus ou moins proche, ce sera grâce à sa puissance, ses jeux, son streetpass… la 3D n’est qu’une option… En la nommant ainsi, certes, on fait un jeu de mot rigolol qui fait trembler mon coin de lèvre supérieur dans un rictus porcin bref et intrépide, mais on met surtout en avant une technologie qui peut faire peur et qui n’apporte pas une fin en soi.
La console qui a perdu en souplesse
Le grand écart que faisait la DS, et toutes ses itérations, c’était de satisfaire casuals, core gamers, et hardcore gamers. Cette souplesse légendaire, enviée par ta maman, permettait à la console d’être vendu par paquets. Les entraînements cérébraux pour les mamies, Léa Passion épilation pour les filles, les jeux Nintendo pour les fan-boy, les rééditions d’oldies pour les nostalgiques, les nouveautés bien foutues, les surprises intéressantes… Pour tout le monde, TOUT LE MONDE !
Maintenant regarde-moi dans les yeux, Mayonnaise, et trouve un jeu casual sur 3DS, un qui puisse attirer ces gens dégueulasses qu’on voit dans les pubs Nintendo, qui jouent dans des maisons trop bien rangées ! On a des jeux très intéressants sur cette console, mais aucun n’est vraiment très grand public… De ce fait, est-ce que, lorsque la 3DS proposera ce mix parfait entre casualisme et hardcorisme et syndicalisme et… enfin bref, est-ce qu’elle cartonnera à ce moment là ? Je ne suis pas Nostrama… Nostrala… Enfin bref, je ne suis pas devin. Et puis, de toute façon, la 3DS se vend plutôt bien pour une console, mais plutôt mal pour une DS. C’est surtout que Big N a eu les yeux plus gros que le ventre et imaginait un départ plus fracassant.
A tel point que les voilà en train de baisser le prix quelques mois seulement après la sortie de la console. Un véritable aveu de la part de Nintendo, pourtant pas habitué à des manœuvres économiques du genre. On imagine facilement le manque à gagner représenté par cette soudaine baisse… Mais bon, ne crachons pas dans la soupe, puisque les premiers possesseurs de 3DS, ceux qui l’ont acheté à 250 boules, comme des fous, seront récompensés en recevant, si je ne me trompe pas, une vingtaine de jeux à télécharger à partir du 1er Septembre, avec l’offre ambassadeur. Des jeux Nes et GBA. Et ça, franchement, ça peut le faire !
Mais surtout, et c’est là que je terminerai ce billet déjà trop long… Si jamais la 3DS se plante vraiment… et bah ça serait cool.
Nintendo, à l’ancienne
Récemment, je rangeais mon nouveau meuble giga geek où trônent toutes mes anciennes consoles. En rangeant mes jeux N64, une terrible érection m’a envahi. Que des bombes… Ces Zelda, ce Mario, ce Goldeneye, ce Perfect Dark, ce Donkey Kong, cet ISS, ce Mario Kart… que des bombes ! Sérieusement ! Que des bombes ! Et à l’époque, on ne peut pas dire que la Nintendo 64 en imposait sur le marché. De même avec la Gamecube, dans une moindre mesure, qui peinait aussi, et qui nous a sorti de belles surprises…
Nintendo est meilleur quand il est acculé. Lorsqu’il ne se repose pas sur ses lauriers. Quand la firme doit se battre, prouver que ses jeux sont bons… alors, on obtient des jeux énormes. Un Majora’s Mask en est la preuve. On prend des risques, on renverse des concepts, on tente, on a tout à prouver, et pas grand chose à perdre. Enlisé dans le succès de sa Wii, Nintendo s’est trop reposé. On a attendu les surprises, les folies… mais finalement, même s’il y a eu des bons jeux, il n’y a pas eu de tuerie cosmique.
Avec la 3DS, ses rééditions de folies (Starfox 64, Zelda 64, Mamie Nova 64) et ses nouveautés (tu t’excites sur le prochain Mario, hein ?) on risque d’avoir la puissance des bons jeux DS, sans le gâchis autour… Des jeux ultra intéressants, beaux (je le maintiens, cette console en a dans le ventre) et possédant l’expérience accumulée avec plusieurs années de folie sur DS…
Bref. Quoiqu’il se passe, même si Nintendo boit la tasse, nous, gamers, seront comblés. Parce que c’est pas sur Iphone (même si, oui, j’aime mon téléphone) que je trouverai de quoi remplacer le plaisir de jeu nomade de qualitay.