[Test] Gears 5 (Xbox One)

Des souvenirs émus me traversent lorsque je pense à Gears of War. Ce jeu, pourtant à des années lumières de mes appétences vidéoludiques (le terme est placé), a servi de transition dans mon expérience gaming. Si je ne t’ai pas perdu avec ces phrases grandiloquentes, et que tu as compris qu’on allait causer un peu plus simplement dans les lignes qui viennent, alors reste avec moi, on va d’une superbe série, et de son dernier épisode : Gears 5

Une Saga pas sage

Le premier Gears of War sort en 2006. Jeu de shoot en vue à la troisième personne, c’est une grosse claque. Graphiquement, il propose enfin des graphismes de qualité, alors que la Xbox 360 a déjà presque un an et peine à sortir des jeux vraiment marquants. Outre son aspect visuel, le jeu innove aussi par son gameplay. On y incarne des soldats surpuissants dans un univers de guerre, opposant les humains aux locustes, des intraterrestres assez terrifiants. Le jeu est lourd, puissant, à l’image de ses héros et de son système de couverture, devenu l’emblème de la série. Une série qui consiste surtout en de longues scènes de tirs à couvert, magnifiées par une vraie impression de danger, avec ces ennemis ultra énervés, et de puissance, avec une flanquée d’arme dont on sent bien l’explosivité et l’ingéniosité.

Une des originalités des Gears, les tronçonneuses intégrées à certaines armes. De vrais duels de plaisir…

Bref, on ne va pas s’étaler : en 2006, je découvre alors le jeu que je démonte proprement, en coopération, avec mon ami Boubou. D’abord en écran splitté, chez lui, puis, le progrès étant ce qu’il est, en coop online, chacun chez soit, avec l’épisode 2, considéré à juste titre comme le meilleur de la série, puis le 3, très sympa aussi.

Arrivé sur la génération suivante, avec la Xbox One, et un changement de développeur, le jeu sort un quatrième opus, un peu en dessous, et avec le second degré en moins. On regrette les blagues potaches et l’humour bourrin du second épisode, mais on prend tout de même du plaisir à jouer. Gears of War est devenue une série solide, qui propose toujours la même chose : du shoot, mais du shoot bien fait.

Kait, déjà présente dans Gears of War 4, devient l’héroïne du 5

Gears 5 arrive donc en 2019 (j’aime parler des jeux avec deux ans de retard), et s’il perd le « Of War » dans le titre, c’est aussi parce qu’il veut prendre quelques risques pour éviter l’essoufflement de la franchise. 

Des nouveautés

Si chaque épisode a apporté son petit lot de nouveauté, Gears 5 est tout de même celui qui tente le plus de nouvelles choses. Au programme, il faut déjà savoir que deux actes entiers du jeu, les plus importants, sont des mondes ouverts assez vastes, amenant à des zones plus ou moins restreintes, et proposant, pour la première fois, quelques missions secondaires et dispensables. Intéressantes sur les papiers, ces innovations sont assez maladroites, une fois manette en main, les phases d’exploration avec l’espèce de bolide à voile étant assez rébarbatives, et la collecte d’objets, liée au gameplay toujours lourd, n’apportant pas vraiment d’intérêt au jeu.

Les séquences avec cet engin ne sont pas pourries, mais pas vraiment inoubliables non plus…

Au côté des bonnes surprises par contre, on notera l’utilisation ingénieuse de Jack, le petit robot. On peut en effet l’upgrader en trouvant des items cachés un peu partout, et l’utiliser comme complément d’attaque : vas-y que j’aveugle les ennemis, vas-y que je les fais se retourner les uns contre les autres, ou que je te rends temporairement invisible ou invincible, ou que je crée un piège magnétique, etc. Bref, les combats gagnent ainsi en tactique et en dynamisme. Heureusement, parce que, pour y jouer  juste en dément (la difficulté au dessus de normal), j’ai déjà bien galéré, alors qu’on le faisait, à l’époque, en ultra hard avec l’ami Boubou, en coop. Petit bémol d’ailleurs, certaines phases d’action étant trop longues et jouant sur la surenchère d’attaques de monstres de plus en plus relous. Plusieurs bugs bloquants ont aussi pas mal perturbé mon EXPERIENCE GAMING (soulignez-le bien, Thérèse).

Jack apporte un vrai plus, et devient un personnage à part entière, avec ses armes et ses techniques.

Bim Bam Boum

J’étais parti pour rusher un peu le jeu, voulant passer à un gros J-RPG qui m’attendait par la suite, et j’ai été surpris d’avoir tant de mal à m’arrêter, une fois le scénario terminé. L’histoire, bien que très basique, m’a happé, et j’ai finalement pris assez de plaisir dans les phases de shoot, même si certaines m’ont vraiment donné du fil à retordre.

On espère que The Coalition, le studio en charge de la série depuis le 4, réussira à prendre un peu d’expérience avec l’épisode 6, en gommant les erreurs, mais en poursuivant les innovations qui valent le coup.